Coups de feu au centre de Paris: au moins deux morts et plusieurs blessés

Actualisé

parisLe bilan des coups de feu en pleine rue à Paris s’alourdit à trois morts

Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées, vendredi dans le Xe arrondissement, par un sexagénaire armé. Le suspect a été arrêté. Il avait déjà commis deux tentatives d’homicide.

Les faits se sont produits dans la rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement, au niveau d’un centre culturel kurde.

Les faits se sont produits dans la rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement, au niveau d’un centre culturel kurde.

REUTERS

Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessées, vendredi peu avant midi dans le Xe arrondissement de Paris, par un homme de nationalité française qui a été interpellé et placé en garde à vue, selon des sources concordantes. Les faits se sont déroulés rue d’Enghien, au niveau d’un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant et animé et notamment prisé de la communauté kurde.

Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été pour l’heure confiées à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Les motivations du tireur n’étaient pas connues immédiatement.

Selon deux sources policières, cet homme, un conducteur de train à la retraite français et âgé de 69 ans, est connu pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021. Il est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure, a-t-on précisé de même source.

Vive émotion

Présente sur les lieux, la maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard, a affirmé devant la presse que «le meurtrier, lui-même (blessé et) en urgence relative, a été conduit à l’hôpital». En déplacement dans le Nord, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué sur Twitter qu’il rentrait à Paris «à la suite de la dramatique fusillade qui s’est déroulée ce matin». «Toutes mes pensées vont aux proches des victimes», a-t-il poursuivi.

Sur place, l’émotion était vive autour de la rue en partie bouclée par un important dispositif policier. Des membres du centre culturel Ahmed Kaya étaient notamment en pleurs, se prenant dans les bras pour se consoler, a constaté une journaliste. Certains, s’adressant à la police, criaient: «Cela recommence, vous ne nous protégez pas, ils nous tuent!»

Un célèbre chanteur kurde aurait été touché par les tirs

Au croisement de la rue d’Enghien et de la rue d’Hauteville, des brancards étaient amenés dans le calme vers la scène de la fusillade et un périmètre de sécurité était mis en place par la police, a constaté une journaliste. Présente au moment de l’attaque, Selma Akkaya, journaliste et activiste kurde a indiqué qu’«il y a six personnes blessées» avec, parmi elles, «un célèbre chanteur kurde». L’auteur des faits a tiré, selon elle, «en direction d’un salon de coiffure».

«Sept à huit coups de feu dans la rue, c’est la panique totale, on est restés enfermés à l’intérieur», a témoigné une commerçante d’un immeuble voisin souhaitant garder l’anonymat. «On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté», à l’angle avec la Cour des Petites écuries. «On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés», a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone.

«Il est là, il est là, avancez!»

La rue d’Enghien et le quartier comptent de nombreux restaurants, bars et commerces et ses trottoirs comme ceux des rues adjacentes grouillent habituellement de passants. Selon un habitant du quartier, «il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers: «Il est là, il est là, avancez!» en désignant un salon de coiffure». «J’ai vu des policiers rentrer dans le salon où j’ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang», a-t-il ajouté.

Le Centre Ahmet Kaya, ainsi prénommé en hommage au célèbre chanteur éponyme, est une association loi 1901 ayant pour objectif de «favoriser l’insertion progressive» de la population kurde installée en Île-de-France.

(AFP)

Ton opinion