Festival: en avant la musique aux Numerik Games

«C’est la 8e édition et, pour la 8e fois, on change de lieu. On pourrait presque en faire un concept», s’amuse Marc Atallah, directeur de la Maison d’Ailleurs et des Numerik Games, qui se dérouleront du 25 au 27 août. La manifestation pluridisciplinaire et toujours tournée vers la création numérique s’installe cette fois très proche de la gare d’Yverdon-les-Bains. Précisément dans une zone délimitée par le parking de la place d’armes et le Théâtre Benno-Besson et ses jardins. Les différentes structures sont couvertes afin d’assurer le confort quelle que soit la météo.

Il n’y a pas que le terrain de jeu qui change aux Numerik Games, la musique est (re)mise en avant. Une quinzaine de concerts sont proposés. Avec deux têtes d’affiche qui font d’habitude les belles nuits des festivals de pop. Ainsi, Fakear est programmé le vendredi à 23 h. Originaire de Caen (F), le producteur promène son electro vagabonde influencée par la world music depuis 2011. Ses live sont réputés pour être puissants. Ascendant Vierge donne rendez-vous le samedi à 23 h. Le duo basé à Bruxelles, composé de la chanteuse lyrique Mathilde Fernandez et du beatmaker Paul Seul, fait danser autant qu’il met en transe. Propulsé au rang d’idole de la génération Z à la sortie du confinement, il est aussi l’un des plus prometteurs.

Autour de Fakear et Ascendant Vierge, on retrouvera aussi bien des DJ sets comme ceux de la Genevoise Mara et des Français Acide Plastique et Avenir que des concerts comme ceux des Fribourgeois qui montent Baron.e, des Valaisans Fluffy Machine et des Genevois Fanfare du loup. À cela s’ajoutent trois performances urbaines: celle de Digita et son cube semi-transparent avec musiciens à l’intérieur, celle des robots pas toujours au point – c’est voulu – de The One Love Machine Band et celle de ABH Beatbox et sa technique exceptionnelle sur tubes techno.

Cette large palette musicale ne doit pas faire ombrage au programme qui est celui des Numerik Games depuis ses débuts. À savoir, des spectacles. Là, c’est celui de Verba Shadow Theater qui enchantera. Leur spécialité est les projections d’ombres faites avec leurs corps (animaux, monuments, etc.) mêlées à de la danse. Ils nous viennent d’Ukraine. Ou plutôt elles, puisqu’il n’y a plus que des femmes dans la compagnie, les hommes étant mobilisés. «Notre ville a été occupée durant les 39 premiers jours de la guerre. Depuis, nous essayons de vivre notre vie au mieux», déclarait l’une de ses représentantes lors de la conférence de presse du festival.

La compagnie japonaise Enra fait son retour aux Numerik Games dans un paysage de pixels. Il y a également cette adaptation de «Fahrenheit 451» des arTpenteurs qui s’annonce assez dingue. Le roman d’anticipation dystopique de Ray Bradbury (1953) prend forme dans une scénographie qui évolue et où il sera question de contraction de la réflexion, de cancel culture et d’incommunication. «Un spectacle qui a toute sa place dans un festival de culture numérique», assure Marc Atallah.

Les habitués des Numerik Games retrouveront bien sûr tout une partie consacrée aux jeux vidéo, en premier lieu un tournoi de «Street Fighter 6», une exposition Lego, un concours de cosplay et bien d’autres choses passionnantes proposées par l’UNIL, l’EPFL et plusieurs hautes écoles.

Le Numerik Games Festival ouvrira déjà ses portes à 14 h le vendredi 25 août. Les classes des dernières années du canton de Vaud ont été invitées et environ 700 élèves se sont inscrits. Pour la première fois, un système cashless a été mis en place – une puce intégrée au bracelet d’entrée permettra des transactions sans contact. Le budget avoisine les 900’000 francs. Il était de 400’000 francs à la création de la manifestation.

Numerik Games Festival, du 25 au 27 août, Yverdon-les-Bains. Programme complet et billetterie: www.numerik-games.ch.