mer RougeNouvelles attaques des rebelles yéménites contre des navires
Les Houthis perturbent la route maritime reliant la Méditerranée à l’océan Indien et ont été qualifiés de «menace concrète» par Washington.
Les rebelles Houthis du Yémen ont mené de nouvelles attaques, vendredi, contre des navires en mer Rouge, une zone maritime cruciale pour le commerce maritime international où ils représentent une «menace» à laquelle les États-Unis et leurs partenaires entendent faire face. Les Houthis, proches de l’Iran, avaient prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. Ils ont affirmé vendredi avoir mené «une opération militaire contre deux porte-conteneurs, MSC Alanya et MSC Palatium III, qui se dirigeaient vers l’entité israélienne».
Les navires ont été visés par deux missiles «après que leurs équipages ont refusé de répondre aux appels des forces navales yéménites ainsi qu’aux messages d’avertissement», a affirmé leur porte-parole militaire, Yehya Sari, lors d’une manifestation de soutien aux Palestiniens organisée à Sanaa, la capitale qu’ils contrôlent depuis 2014.
La société de renseignement maritime Ambrey avait indiqué plus tôt que les deux navires, dont l’un se dirigeait selon elle vers Jeddah, en Arabie saoudite, avaient été menacés probablement car leurs propriétaires, l’armateur suisse MSC, a «coopéré avec Israël».
Plus tôt dans la journée, un autre incident avait impliqué dans la même zone un porte-conteneurs battant pavillon du Liberia, détenu par la société allemande Hapag-Lloyd. «Nous savons que quelque chose, qui a été tiré d’une région contrôlée par les Houthis au Yémen, a touché un navire qui a été endommagé et qu’un incendie a été signalé», a dit à l’AFP un responsable militaire américain.
L’agence de sécurité maritime britannique UKMTO a également rapporté qu’un navire avait été touché par «un objet inconnu», déclenchant un incendie, sans faire de victimes. «Il y a eu une attaque contre l’un de nos navires», a confirmé un porte-parole d’Hapag-Lloyd AG à l’AFP, en précisant que le navire était en route vers Singapour depuis le port grec du Pirée. Il n’y a pas eu de blessés et le bateau poursuit sa route vers sa destination, selon la même source. Selon Ambrey, la compagnie allemande a des bureaux dans les ports israéliens d’Ashdod, Haifa et Tel-Aviv.
Menace concrète
En visite en Israël, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a affirmé vendredi que les rebelles yéménites Houthis «représent(ai)ent une menace concrète pour une libre navigation» en mer Rouge. «Les États-Unis travaillent avec la communauté internationale et leurs partenaires dans la région pour faire face à cette menace», a-t-il ajouté à Tel-Aviv, après avoir rencontré des responsables israéliens.
Le ministre iranien de la défense, Mohammed Reza Ashtiani, avait mis en garde, mercredi, contre un éventuel déploiement de forces multinationales en mer Rouge. «S’ils prennent une décision aussi irrationnelle, ils seront confrontés à des problèmes extraordinaires», a-t-il déclaré à l’agence officielle ISNA. «Personne ne peut agir dans une région où nous sommes prédominants», a-t-il ajouté.
Quelque 20’000 navires circulent chaque année sur cette route maritime reliant la Méditerranée à l’océan Indien.