Venezuela – L’opposition dénonce un «bidouillage» dans le fief de Chavez

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VenezuelaL’opposition dénonce un «bidouillage» dans le fief de Chavez

L’opposant Freddy Superlano, dont la femme qui devait le remplacer en tant que candidate aux régionales dans l’État du Barinas a elle aussi été déclarée inéligible, a vivement protesté lundi.

Freddy Superlano le 6 décembre 2021 à Caracas.

Freddy Superlano le 6 décembre 2021 à Caracas.

AFP

Le candidat de l’opposition vénézuélienne arrivé en tête des élections régionales dans l’État de Barinas (ouest), fief de la famille de l’ex-président Hugo Chavez, a dénoncé lundi un «bidouillage» judiciaire après que sa femme, qui devait le remplacer, a été déclarée inéligible. «Hier, nous est arrivée l’information qu’elle (mon épouse) avait été déclarée inéligible (…) C’est du bidouillage judiciaire», a affirmé Freddy Superlano lors d’une conférence de presse à Caracas.

Le 29 novembre, la justice vénézuélienne l’avait déclaré inéligible alors qu’il était en tête, selon des résultats provisoires, avec plus de 90% des voix aux élections régionales du 21 novembre et exigé l’organisation d’une nouvelle élection le 9 janvier.

Écarté de la course en raison d’une injonction du 17 août du Contrôleur général de la République, chargé de la surveillance de la gestion des fonds publics, Freddy Superlano avait annoncé dimanche qu’il serait remplacé par son épouse Aurora Superlano.

«Raclée»

«Le pouvoir, par peur de la raclée que nous allions lui donner, cherche une stratégie pour l’éviter (…) Ils ont aussi déclaré inéligibles d’autres dirigeants» de l’opposition, a-t-il assuré. «Il y a une menace latente de l’État. Celui qui a la perspective d’être le représentant des forces démocratiques pour battre la dictature est menacé d’inéligibilité», a-t-il poursuivi. «Ce que veut la dictature, c’est qu’on lui demande +qui voulez-vous comme notre candidat?+», a-t-il ironisé tout en dénonçant «une militarisation» de l’État «depuis le 22 novembre».

Le Barinas, qui compte 970’000 habitants, est le seul des 23 États vénézuéliens où les résultats du scrutin du 21 novembre n’ont pas été officialisés. Il a été gouverné par Hugo de Los Reyes Chavez, le père d’Hugo Chavez, de 1998 à 2008, puis par Adan Chavez, un frère de l’ex-président défunt, jusqu’en 2017, année de l’élection d’Argenis Chavez.

Argenis Chavez, le gouverneur sortant et frère aîné d’Hugo Chavez (président de 1999-2013), a jeté l’éponge alors que les résultats provisoires le donnaient perdant. Dimanche, le pouvoir a désigné l’ancien gendre de Chavez, Jorge Arreaza, ancien vice-président et ex-ministre des Affaires étrangères comme candidat pour le nouveau scrutin. «Je demande au peuple de Barinas tout son soutien (…) pour que ce +fils+ de notre commandant Hugo Chavez puisse prendre fermement les rênes avec son cœur honnête», a lancé dimanche le président Nicolás Maduro.

«Parachutage»

Freddy Superlano a estimé que cette candidature était un +parachutage+: «Il (Arreaza) n’a aucune connexion avec notre État. Il ne vote même pas dans l’État».

Les partisans du président Maduro ont remporté 19 des 23 États en jeu lors de ce scrutin régional. Désunie, l’opposition, qui participait pour la première fois à un scrutin après les boycotts de la présidentielle de 2018 et des législatives de 2020, n’a pas réussi à profiter de la crise économique sans pareille que traverse le pays et qui a fragilisé le pouvoir.

(AFP)

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