Côte d’IvoireL’OMS fait état d’un nouveau cas suspect d’Ebola et de 9 cas contacts
Après la découverte d’une malade atteinte de la fièvre hémorragique à Abidjan, samedi, l’Organisation mondiale de la santé affirme mardi, avoir identifié d’autres potentielles contaminations.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué mardi qu’en plus du cas confirmé de contamination par le virus Ebola détecté en Côte d’Ivoire, un cas suspect et neuf cas contacts ont été identifiés et sont suivis.
«Concernant les chiffres, il y a deux cas. Un qui a été confirmé – une jeune femme, et il y a également un cas suspect», a déclaré un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse à Genève. «Il y a actuellement neuf cas contacts identifiés», a-t-il ajouté.
Le cas de contamination par la fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi, à Abidjan, chez une jeune Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d’Ivoire, le 11 août, en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1500 km qu’elle a fait par la route. La patiente suit actuellement un traitement dans un hôpital d’Abidjan.
Un premier cas «extrêmement préoccupant»
L’OMS a jugé «extrêmement préoccupant» que ce cas se soit déclaré à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants, deux mois après l’annonce de la fin de l’épidémie de 2021 en Guinée.
«Concernant les premières investigations sur la séquence génétique du virus d’Ebola qui a été identifié à Abidjan, pour le moment nous n’avons pas d’indication que cette flambée en Côte d’Ivoire a un lien avec l’épidémie d’Ebola qui a sévi en Guinée plus tôt cette année», a fait remarquer Tarik Jasarevic.
«Il faut faire d’autres investigations en laboratoire pour savoir s’il y a un lien avec une épidémie précédente quelconque», notamment avec celle qui a durement frappé la Guinée, le Sierra Leone et le Liberia, entre fin 2013 et 2016, a-t-il ajouté.
Pas d’Ebola depuis 1994
Le porte-parole a toutefois précisé que les premiers résultats montrent «qu’il s’agit probablement de la souche Zaïre du virus», à savoir le sous-type de virus Ebola qui a sévi en Guinée, cette année, ainsi que lors de la grande épidémie en Afrique de l’Ouest.
Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n’avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés, selon l’OMS.
L’épidémie en Côte d’Ivoire est la troisième sur le continent africain cette année après celles qui ont eu lieu en République démocratique du Congo et en Guinée.
Portrait d’un virus tueur
Le virus Ebola, dont un cas a été détecté en Côte d’Ivoire, il y a quelques jours, est un tueur redoutable pour l’homme, responsable au total de plus de 15’000 morts depuis 1976.
D’où vient le virus Ebola? Identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC), ce virus doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté. Cinq «sous-types» distincts ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï.
Comment se transmet-il? Le virus circule parmi les chauves-souris mangeuses de fruits, mais elles ne développent pas la maladie. Les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent aussi le véhiculer puis le transmettre à l’homme. Lors d’une épidémie, Ebola se transmet entre humains par les «fluides corporels» d’une personne malade: sang, vomissures, matières fécales… Son taux de létalité très élevé: jusqu’à 90% pour certaines épidémies, selon l’OMS.
Quels symptômes? Après une période d’incubation de 2 à 21 jours (en moyenne autour de cinq jours), Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies.
Quels traitements? Un premier vaccin s’est avéré très protecteur contre le virus dans le cadre d’un essai majeur mené en Guinée en 2015. Ce vaccin, préqualifié en 2019 par l’OMS pour homologation, a été utilisé à plus de 300’000 doses dans une campagne de vaccination ciblée en RDC. Un deuxième vaccin expérimental a été introduit en octobre 2019 à titre préventif dans les zones où le virus est absent. Plus de 20’000 personnes ont été vaccinées.