France - Nouvelle journée de protestation contre le pass sanitaire

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FranceNouvelle journée de protestation contre le pass sanitaire

Pour la septième semaine consécutive, les manifestants se sont à nouveau rassemblés à travers tout le territoire français.

À Paris, le 28 août 2021.

À Paris, le 28 août 2021.

AFP

Un total de 159’484 personnes, dont 14’500 à Paris, ont manifesté samedi en France contre le pass sanitaire pour le septième week-end consécutif, soit une mobilisation de nouveau en baisse, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. À 19h00, le ministère avait recensé 222 actions sur l’ensemble du territoire. Hors Paris, les deux manifestations les plus importantes ont eu lieu à Montpellier (9500 personnes) et Mulhouse (5500). Seize personnes, dont deux à Paris, ont été interpellées lors de ces rassemblements et trois membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés, a précisé Beauvau. Le week-end dernier, plus de 175’000 manifestants avaient été recensés par le ministère de l’Intérieur, dont 14’700 à Paris.

Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie un décompte ville par ville, a recensé de son côté au moins 319’290 manifestants en France. Cette «première estimation», qui sera affinée dimanche, marque également une baisse par rapport au week-end dernier, avec 357’100 personnes comptabilisées.

«Le vaccin n’est pas la solution»

Samedi, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau retrouvées dans les rues de Paris et de nombreuses villes de France pour hurler leur opposition au pass sanitaire imposé par le gouvernement, à quelques jours de la rentrée scolaire. Dans la capitale, plusieurs cortèges se sont mis en marche en début d’après-midi aux cris de «liberté» ou «résistance», pour la septième semaine d’affilée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

«Je ne suis pas contre le vaccin mais contre le passeport vaccinal», a déclaré David Vidal Ponsard, un membre du mouvement des Patriotes de l’ancien du Front national Florian Philippot, qui a rassemblé ses troupes autour de l’École militaire. «Le vaccin n’est pas la solution», a renchéri Hélène Vierondeels, retraitée de l’Éducation nationale. «Il faudrait plutôt arrêter de fermer les lits d’hôpitaux, poursuivre les gestes barrières», a-t-elle poursuivi au milieu des drapeaux tricolores agités par les manifestants.

Largement peuplé de «gilets jaunes», un défilé concurrent s’est élancé de la place de la Bourse en dénonçant pêle-mêle la «propagande» des médias et du gouvernement sur le vaccin contre le Covid-19, la «piquouze» ou le «pass nazitaire». Depuis juillet, des centaines de milliers de personnes de tous horizons – anciens «gilets jaunes», militants «antivax», tenants des théories du complot ou opposants à Emmanuel Macron – battent chaque samedi le pavé, sans incident notable jusque-là.

Ces deux dernières semaines, la vague des protestataires a enregistré un net repli qui pourrait se poursuivre. Les autorités anticipaient ainsi ce samedi «entre 140’000 et 180’000 manifestants» sur tout le territoire, selon une source policière. Interrogé sur la contestation, le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré cette semaine que «les dernières réticences sont en train de tomber face au succès du pass sanitaire».

«Scandale»

Ce dispositif, à présenter obligatoirement dans les bars, restaurants, transports longue distance ou encore hôpitaux, pourrait être prolongé au-delà du 15 novembre, la limite fixée par la loi, «si le covid ne disparaissait pas de nos vies», a averti Olivier Véran.

Outre Paris, des manifestations ont eu lieu dans plus de 200 villes du pays, de Rennes à Toulouse, en passant par Lyon, Lille, Valence ou encore Perpignan. «Ce pass est un scandale», a lancé à Rennes Virginie, une maraîchère de 46 ans qui n’a pas souhaité révéler son patronyme. «Ce vaccin est encore expérimental, je pense qu’il n’est pas fiable du tout, voire plus dangereux que le Covid, qui n’est pas pire qu’une grosse grippe».

Selon les autorités sanitaires, l’épidémie de Covid-19 a déjà causé plus de 114’000 décès en France. Depuis le 16 août, le pass sanitaire s’applique aussi dans de nombreux centres commerciaux. À partir de lundi, il s’imposera aux salariés des lieux où il est demandé aux clients. Les employés refusant de le présenter pourront voir leurs contrats de travail suspendus. «J’ai déjà été convoquée par la direction, je ne sais pas ce que je vais faire, car d’un côté je suis radicalement opposée à me faire vacciner, et d’un autre côté je risque de perdre mon boulot, j’ai une petite fille à nourrir», a confié à Toulouse Nancy Peschtel, éducatrice spécialisée dans un hôpital de jour et soumise à la vaccination obligatoire. «Pour moi, nous mettre dans cette situation est un piège insupportable», a-t-elle regretté.

«Le pass sanitaire ne devrait pas exister dans une démocratie, ce n’est pas normal de faire un tri entre les citoyens», s’est pour sa part insurgé à Lille Marc, un informaticien de 43 ans, qui a confié avoir reçu lui-même une première dose. Selon les derniers chiffres du Ministère de la santé, plus de 48 millions de Français (71% de la population) ont reçu au moins une injection et 42,7 millions les deux doses prescrites.

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