Motocyclisme: Quand Quartararo brise le silence...

C’était «silenzio stampa», aucune déclaration, si ce n’est l’un de ces communiqués de presse où l’on ne dit rien avec beaucoup de mots. Pire, pour les fans, plus aucune activité de sa part sur les réseaux sociaux: depuis l’arrivée du GP de Thaïlande, Fabio Quartararo s’était transformé en fantôme muet. On l’attendait donc impatiemment ce jeudi sur Phillip Island, pour la traditionnelle conférence de presse d’avant-GP.

Et on a pu constater que lorsque la pression est là, toujours plus forte, il n’y a rien de mieux que quelques banalités pour assumer ses obligations: «J’attendais mieux du GP de Thaïlande, il y a deux semaines. Nous avons commis une erreur d’entrée, avec la pression du pneu avant. Je m’excuse de ne m’être pas présenté à mon débriefing média à Buriram. Phillip Island? C’est l’un de mes circuits préférés. Je vais prendre les trois courses qui restent l’une après l’autre, nous sommes encore cinq candidats pour le titre, c’est comme si le championnat commençait aujourd’hui.» Précision météorologique: il ne devrait pas faire très beau sur l’île australienne vendredi et samedi.

Battu par Miguel Oliveira et son équipier Jack Miller en Thaïlande, Francesco «Pecco» Bagnaia est revenu à deux petits points de Quartararo au championnat, dans ce sprint final. Lors des sept derniers GP, le numéro 1 de l’usine Ducati a repris 89 points au pilote Yamaha! Et «Pecco» se rappelle qu’en 2019, lors du dernier GP d’Australie en date, c’est à Phillip Island qu’il avait obtenu le meilleur résultat (4e, à quelques millièmes de Jack Miller) de sa première saison en MotoGP.  

L’Australien s’est marié le week-end dernier, sa compagne Ruby devenant ainsi Miss Miller. Beaucoup de ses copains du paddock étaient présents, dont un Johann Zarco qui n’a pas manqué de rappeler qu’il était un pianiste extrêmement doué. 

Phillip Island est un circuit qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et cette spécificité, en matière MotoGP, signifie: Marc Márquez grandissime favori. Après deux courses solides au Japon et en Thaïlande, l’octuple champion du monde est-il en état physique de jouer la gagne? «J’aimerais pouvoir passer un nouveau cap ce week-end. Après la Thaïlande, j’ai eu besoin de temps, au calme à la maison, pour récupérer. Mais depuis quelques jours, cela va nettement mieux, même si je sais que c’est l’hiver prochain qu’il faudra travailler juste pour refaire totalement la musculature du côté droit de mon corps. Logiquement, chaque progrès physique doit coïncider avec une hausse de mes performances.» 

Les pilotes sont unanimes quand ils parlent de Phillip Island, ce génial circuit «à l’ancienne», plutôt étroit, mais sur lequel ils éprouvent des sensations uniques. Reste que le tracé australien est complexe, qu’on peut s’y perdre aussi bien que l’on peut y être imbattable. «Ici, tu dois être tout de suite dans le coup. Si tu ne te sens pas bien avec ta moto lors de la première séance d’essais du vendredi matin, les choses vont aller en se compliquant au fil des jours. En revanche, si tu trouves immédiatement de la fluidité, tu sais que tu seras devant en course», explique Márquez.  

Il y a neuf heures de décalage horaire entre l’Australie et l’Europe continentale. Ce qui veut dire, pour ceux qui ne veulent rien perdre, qu’il va falloir vivre ces prochains jours... à l’envers. Ainsi, les premiers essais Moto3 de vendredi et samedi commenceront en fait à minuit, la veille. L’horaire des courses, dimanche, est le suivant: 2 heures du matin pour la Moto3, la seule catégorie où le titre 2022 peut être attribué ce week-end (49 points d’avance pour Guevara sur Foggia; l’Espagnol, qui passera en Moto2 l’an prochain, devra en compter 50 après la course); 3h20 pour le duel Augusto Fernández – Ai Ogura en Moto2 et 5 heures du matin pour la course MotoGP. Le tout en heure suisse bien sûr.