Guerre en UkrainePlainte en Suisse après l’attaque d’un journaliste genevois en Ukraine en mars
Déposée le 17 août par une ONG ukrainienne, la plainte pénale concerne «l’embuscade» dont a été victime le photographe de presse Guillaume Briquet au début de la guerre.
Une ONG ukrainienne a déposé une plainte en Suisse auprès du procureur général de la Confédération pour dénoncer l’attaque du photographe de presse genevois Guillaume Briquet, qui serait tombé dans une embuscade tendue par un commando russe en Ukraine, a-t-on appris vendredi. La plainte a été déposée le 17 août par l’ONG Truth Hounds avec l’assistance de l’ONG suisse Civitas Maxima, a indiqué cette dernière dans un communiqué.
«Première plainte pénale»
Le Ministère public de la Confédération a confirmé vendredi à l’AFP avoir reçu la plainte, et a indiqué qu’elle «va maintenant être examinée selon la procédure habituelle». «Il s’agit de la première plainte pénale reçue dans ce contexte» ukrainien, a-t-il précisé. L’examen de la plainte doit permettre de déterminer si les autorités fédérales sont compétentes et s’il existe des soupçons suffisants pour ouvrir une procédure pénale. Selon Civitas Maxima, le 6 mars, quelques jours après l’invasion russe en Ukraine, le photographe de presse Guillaume Briquet est tombé dans «une embuscade tendue par un commando russe».
Il conduisait lorsque son véhicule – immatriculé à Genève et sur lequel figurait la mention «presse» de chaque côté – a été visé de deux balles du côté conducteur et de deux balles du côté passager. Il a été blessé aux bras et à la tête par des bris de verre.
Quinze journalistes tués
Le directeur juridique de Truth Hounds, Dmytro Koval, a déclaré à la RTS que l’ONG avait été en mesure d’identifier l’unité russe responsable de l’attaque. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, les troupes russes ont été accusées par certains de cibler les journalistes. Au cours de ces six derniers mois, 15 journalistes ont été tués dans le pays, selon le Comité pour la protection des journalistes, basé aux Etats-Unis.
Selon Dmytro Koval, «aucun pays n’est capable de faire face à un si grand nombre de crimes de guerre actuellement sous enquête en Ukraine». «Il est donc extrêmement important d’impliquer dans les enquêtes les Etats qui ont un lien juridictionnel avec ces crimes ou qui peuvent activer le principe de compétence universelle à leur égard», a-t-il indiqué dans le communiqué de Civitas Maxima.
Task force créée par la justice
En Suisse, le procureur général ne peut poursuivre les auteurs de crimes de droit international, comme les crimes de guerre ou le génocide, que s’ils se trouvent en Suisse. Afin de préserver les éventuelles informations dont disposent les réfugiés en provenance d’Ukraine sur ces crimes, le Ministère public de la Confédération a créé une task force dédiée à l’Ukraine et à la Russie pour recueillir et conserver les éventuelles informations et éléments de preuve relatifs à des violations du droit international.