FootballCommentaire: Pourvu qu’il n’y ait plus jamais de Balotelli dans le foot suisse
L’engagement de l’Italien à Sion n’a jamais été une bonne idée, et son départ un an plus tard le démontre.
- par
- Valentin Schnorhk
Il a fallu attendre 380 jours. Mario Balotelli est donc sur le point de quitter le FC Sion, un accord ayant été trouvé pour résilier son contrat. Il devrait retourner en Turquie, à Adana Demirspor. Soit là d’où il venait il y a un an.
Pourtant, autour du FC Sion et même ailleurs, on nous avait fait croire que l’idée était ingénieuse. Pour le club valaisan, mais également pour le football suisse. Que cela lui donnerait un coup de projecteur, qu’à travers lui, on attirerait la lumière sur notre Super League. Bref, que cela renforcerait son attractivité. Reste que le bilan est cinglant: dix-neuf matches et six buts (dont la moitié sur penalty) plus tard, Mario Balotelli a donc filé.
Quel soulagement. Le football suisse n’a pas besoin de ça. Il n’a plus jamais besoin de têtes de gondole qui n’ont que du dédain pour ce championnat qu’on a envie d’aimer. Ceux qui, il y a un an, ont pensé qu’il était bienvenu de faire venir ce genre d’énergumène n’ont pas pris en compte les besoins auxquels fait face notre chère Super League: du spectacle, du rythme, du jeu, des projets sportifs cohérents et une plateforme pour servir le développement de talents.
Mario Balotelli n’avait pas grand-chose pour pouvoir correspondre à cette vision. Autrement dit, il n’avait rien à amener au football suisse, au vu de ce qu’il avait réalisé ces dernières années. Surtout, il n’avait pas envie de se fondre dans le moule, à la différence d’autres anciens peut-être moins glorieux mais qui connaissaient tout aussi bien le très haut niveau. Là où Gaël Clichy a mis son expérience au service de Servette et de ses jeunes, là où Max Meyer ne néglige aucune course à Lucerne, Balotelli n’avait pas d’intérêt pour le collectif sédunois.
Le football suisse doit accepter son dessein: il est un football de formation avant tout. Cela ne le rend peut-être pas aussi prestigieux que ce que l’on rêverait, mais il n’y a sans doute pas meilleur moyen de continuer d’exister sur la scène continentale. Il est en tout cas acquis que cela fonctionne mieux qu’en agitant le leurre des anciennes vedettes. Moins on est entouré par des Balotelli, mieux la Super League se porte. Pourvu que cela n’arrive plus jamais.