Football - Thibault Corbaz décortique le succès des Lions de la Schützenwiese

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FootballThibault Corbaz décortique le succès des Lions de la Schützenwiese

Après près de 40 ans d’absence dans l’élite helvétique, Winterthour frappe à la porte de la Super League. Son milieu de terrain romand explique la réussite du club zurichois.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Au Brügglifeld, Winterthour, saluant ici ses supporters, a signé un succès peut-être décisif dans la course à la promotion. Autour de Thibault Corbaz (au centre, bras levés), on reconnaît, de gauche à droite, Roberto Alves, Samuel Ballet, Granit Lekaj, Tician Tushi, Florian Baak et le portier Raphael Spiegel.

Au Brügglifeld, Winterthour, saluant ici ses supporters, a signé un succès peut-être décisif dans la course à la promotion. Autour de Thibault Corbaz (au centre, bras levés), on reconnaît, de gauche à droite, Roberto Alves, Samuel Ballet, Granit Lekaj, Tician Tushi, Florian Baak et le portier Raphael Spiegel.

Marc Schumacher/freshfocus

Le canton de Zurich devrait doublement être à l’honneur cette saison. Alors que le club du Letzigrund se dirige à un rythme soutenu vers le titre de champion de Suisse, mettant fin à douze ans d’hégémonie d’abord bâloise (avec 8 titres consécutifs du FCB obtenus entre 2010 et 2017) puis bernoise (YB couronné champion entre 2018 et 2021), Winterthour est bien parti pour retrouver une élite helvétique qu’il avait quittée voici près de 40 ans.

La dernière saison des Lions de la Schützenwiese en LNA, rebaptisée Super League en 2003, remonte à l’exercice 1984-1985. À l’issue d’un championnat remporté par Servette et qui se disputait encore à 16 équipes, le club zurichois avait été relégué en compagnie du SC Zoug.

En ce printemps 2022, Winterthour a l’opportunité rêvée de regagner le temps perdu. En l’emportant vendredi soir 3-0 contre Aarau dans un match au sommet de Challenge League disputé devant 5899 spectateurs réunis au Brügglifeld, les joueurs d’Alex Frei (absent pour cause de Covid) ont retrouvé un fauteuil de leader qu’ils avaient déjà eu l’occasion d’occuper à deux reprises avant Noël. Après avoir choisi de relancer sa carrière à Winterthour l’été dernier, Thibault Corbaz (ex-Xamax, où le Vaudois a évolué de 2016 à 2021) évoque l’avènement espéré des nouveaux Lions et ce qui fait leur succès.

Thibault Corbaz, même si rien n’est fait, on a le sentiment que la Super League se rapproche pour Winterthour…

Comme vous le dites, rien n’est encore fait. On possède néanmoins toutes les cartes en mains pour aller au bout. Quand tu te retrouves premier à sept journées de la fin, ce n’est pas pour lâcher cette place de leader maintenant. Mais dans un championnat parfois un peu bizarre, deux points d’avance, ce n’est pas grand-chose non plus. Cela ne nous laisse en tout cas pas une grande marge d’erreur. Même si l’on parle de promotion entre nous, personne n’en fait une fixation. On préfère se concentrer sur le jeu et les points à prendre. Quand on regarde le classement, on voit que les quatre premiers ont encore leurs chances.

Au fait, savez-vous depuis quand «Winti» n’a plus joué dans l’élite?

Ouh là là… Cela doit faire au moins une trentaine d’années, un truc comme ça. Il y a un vide à combler. On sent du reste l’engouement des fans et de toute la ville. Ce n’est pas un hasard si l’on possède les meilleures affluences de Challenge League (ndlr: avec une moyenne de 4450 spectateurs par rencontre).

«Notre succès, c’est d’abord la simplicité. On ne se prend pas la tête. Le groupe a beaucoup évolué. On aime jouer, alors on joue!»

Thibault Corbaz, milieu de terrain du FC Winterthour

À quoi tient le succès des Lions? S’il fallait évoquer ce qui fait votre réussite, que diriez-vous en priorité?

Notre succès, c’est d’abord la simplicité. On ne se prend pas la tête. Le groupe a beaucoup évolué. On aime jouer, alors on joue! Ce qui compte, c’est l’équipe, il y a une entente collective, on partage tous le même objectif. Ça donne des forces et cela permet de servir les individualités. Chez nous, la concurrence est vraiment saine. Et l’on voit, comme encore à Aarau, que ceux qui entrent font la différence.

Après 142 matches disputés sous les couleurs de NE Xamax, Thibault Corbaz, ici contre Schaffhouse, s’est imposé comme un titulaire indispensable à Winterthour. Le No 14 de la Schützenwiese a joué 27 des 29 matches de championnat, inscrivant trois buts et délivrant deux assists.

Après 142 matches disputés sous les couleurs de NE Xamax, Thibault Corbaz, ici contre Schaffhouse, s’est imposé comme un titulaire indispensable à Winterthour. Le No 14 de la Schützenwiese a joué 27 des 29 matches de championnat, inscrivant trois buts et délivrant deux assists.

Claudio Thoma/freshfocus

À mi-terrain, comment définiriez-vous votre rôle? Celui d’un taulier?

Je suis là pour amener ce que je suis. Je ne me considère pas comme un taulier. Je ne suis du reste pas le gars qui parle beaucoup, ce n’est pas ma personnalité. Patron, j’essaie de l’être sur le terrain. C’est là que je m’exprime le mieux.

Ce que vous vivez à Winterthour doit vous changer de ce que vous avez connu la saison dernière à la Maladière, non?

Je vis effectivement un renouveau. À Neuchâtel, à la fin, c’était devenu pesant.

«Commencer à se projeter en haut alors que l’on n’y est pas, c’est ce que l’on ne veut pas faire et que l’on n’a pas le droit de faire»

Thibault Corbaz, milieu de terrain du FC Winterthour

Il y a une promotion à aller chercher mais il y a aussi une licence à obtenir. En tant que joueur, est-ce là une crainte?

Concentrons-nous sur ce que l’on peut maîtriser. Notre job, c’est de jouer. D’autres personnes s’occupent du reste.

Alors à bientôt en Super League?

C’est bien sûr ce que l’on souhaite, sachant qu’il reste 21 points en jeu. Il nous reste sept gros matches. Personne ne spécule ou ne fait des calculs. Commencer à se projeter en haut alors que l’on n’y est pas, c’est ce que l’on ne veut pas faire et que l’on n’a pas le droit de faire. 


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