FootballSion finit l’année en renversant la lanterne rouge
Après une mi-temps à se faire peur, le club valaisan a su retrouver son jeu en même temps que son efficacité pour battre Schaffhouse (2-1).
- par
- Nicolas Jacquier Sion
Au moment de retrouver vendredi soir Tourbillon, ce stade qu’ils peinent à reconquérir durablement, à quoi les joueurs du FC Sion pouvaient-ils bien penser? Peut-être à l’immense coup d’assommoir reçu ici même trois jours plus tôt, contre Nyon. Avec cette égalisation vaudoise encaissée à la 95e minute, qui devait à la fois susciter la colère de Didier Tholot et sans doute, du moins pouvait-on l’espérer, provoquer aussi une nécessaire prise de conscience avant d’accueillir la lanterne rouge Schaffhouse. Et c’est exactement ce qui s’est produit… après une période initiale horriblement compliquée.
Alors qu’il restait sur quatre nuls souvent frustrants, Sion a ainsi enfin à nouveau pu crier victoire, ce qui équivaut pour lui à un grand ouf de soulagement au moment de partir en vacances. Le chef de file de Challenge League n’a certes pas toujours rassuré mais il a gagné; dans les circonstances actuelles, c’est tout ce que ses supporters lui demandaient.
Ainsi Sion a-t-il mieux fini l’année qu’il n’avait entamé celle-ci si l’on se souvient de sa première défaite de 2023 contre Lugano (2-3 le 22 janvier). S’il convient de mettre en avant l’état d’esprit dont ont su faire preuve ses joueurs, cette dernière victoire ne doit pas occulter les difficultés rencontrées.
Coup de froid
Dans ce qu’il était convenu d’appeler un choc des extrêmes, l’ennui, en effet, c’est que l’on n’a pas vraiment vu les extrêmes pour commencer. Parce que Sion n’a d’abord pas joué comme un leader tandis que Schaffhouse démontrait qu’il valait mieux que son statut. Au point que le seul feu d’artifice valaisan a longtemps été celui tiré par le Gradin nord, dont les ultras ont fêté de manière pétaradante les 15 ans les unissant aux Autrichiens de Ried.
Déjà pas folichonne, l’ambiance allait même subir un coup de froid lorsque Marleku, lancé dans la profondeur par Kamber suite à un ballon trop vite perdu par Kabacalman, pouvait s’en aller tranquillement battre Fayulu (12e). Un but qui devait beaucoup à l’hésitation du portier, faisant d’abord mine de sortir avant de se rétracter curieusement.
La première période devait ensuite se résumer en une succession de ratés valaisans, à l’image de celui de Chouaref, ouvrant trop son pied alors qu’il était seul devant la cage. Preuve en est que la meilleure occasion allait en fin de compte venir des pieds du… capitaine Lika, tout proche de réussir l’autogoal de l’année, lui dont la puissante reprise de volée faillit trouver la lucarne schaffhousoise (30e). À la pause atteinte sous les sifflets, Sion devait même s’estimer heureux de n’avoir pas encaissé le 0-2 si l’on songe aux essais de Vogt (44e) puis Hasani (45e) ayant chacun le poids d’une condamnation.
Du caractère
Mais tout ce que le club valaisan avait manqué de façon parfois désespérante, il allait le réussir en une poignée de secondes dès la reprise. On parle ici de Kabacalman, exploitant un renvoi d’Enzler pour armer de 18 mètres une frappe aussi élégante que limpide qui s’en alla se ficher dans l’angle gauche – impossible de mieux «nettoyer» celui-ci.
On ne le savait pas encore mais le scénario venait de basculer. Et personne ne fut vraiment surpris lorsque Sorgic, en fin renard, put astucieusement profiter d’une erreur de la défense pour renverser le sablier et offrir à ses coéquipiers une victoire attendue depuis le 5 novembre (2-1 à Bellinzone). Après qu’Enzler s’est fait l’auteur d’un incroyable sauvetage devant Chipperfield (66e), il fallut… un brin de chance lorsque Bunjaku manqua un ballon d’égalisation (74e) et un Fayulu attentif sur une frappe d’Abazi (93e) pour préserver l’essentiel.
Avec son caractère et des qualités de jeu tardivement retrouvées, Sion, malgré quelques grippages qu’il conviendra de corriger à la rentrée, a fini par imposer la raison du plus fort. Au sortir d’une série de quatre nuls qui l’avait considérablement freiné, le voici qui a retrouvé un rythme qui sied déjà mieux à son potentiel. Mais en attendant de savoir quels renforts l’on trouvera sous le sapin de Tourbillon, une certitude s’impose: il lui faudra encore accélérer en 2024 pour mener à bien la mission qui lui incombe.