CommentaireClimat: en Valais on tire au canon sur les mouches
Les autorités valaisannes sont bien chatouilleuses avec une poignée d’idéalistes à qui ils ne peuvent rien reprocher, puisqu’ils n’ont rien fait.
- par
- Eric Felley
Samedi matin à Sion (VS), une vingtaine de militants du climat ont été appréhendés par la police avant même qu’ils aient eu le temps de manifester, comme il l’avait annoncé la veille. Ils ont eu droit à un traitement policier de rigueur: fouille, confiscation de matériel, identification et fichage. Selon les observateurs, il y avait une dizaine de policiers de la ville et du canton pour une vingtaine d’activistes du climat. Le motif de l’intervention est qu’il n’avait pas l’autorisation de manifester.
Les policiers valaisans n’ont pas eu la partie trop difficile face à des jeunes pacifistes, qui n’avaient aucune intention violente, encore moins de bloquer une route. Quand il faut aller au charbon contre les hooligans des matches de football au stade de Tourbillon, c’est moins drôle. Ceux-ci, d’ailleurs, ne demandent pas le droit de manifester, (ils s’en foutent, si on peut dire), ils imposent leur loi. Samedi, les policiers valaisans ont réalisé une opération «dans le calme», saluée par un tweet du conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS): «Bravo!». Sauf qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Si le mouvement Renovate Switzerland agace parfois dans sa façon de faire, ce n’est pas une raison pour s’asseoir sur le droit fondamental de manifester. Les autorités valaisannes sont bien chatouilleuses avec une poignée d’idéalistes à qui ils ne peuvent rien reprocher, puisqu’ils n’ont rien fait. Qu’avaient-ils l’intention de faire? Une marche lente en silence dans la ville, une petite procession pour rappeler les enjeux du climat. Et on ne peut pas dire que l’actualité météorologique de ce dimanche leur donne tort!
Il s’agit donc d’une répression à caractère idéologique, car il n’y avait aucune menace à l’ordre public. Cette façon d’agir criminalise de prétendus «écoterroristes», alors qu’il ne s’agit que de jeunes qui se sentent concernés par le climat et qui ne ferait pas de mal à une mouche. Du coup l’expression est toute trouvée pour dire que samedi en Valais, on a sorti le canon pour tirer sur des mouches. Allez savoir pourquoi.