Adhésion à l’OTANLe nouveau Premier ministre suédois prêt à se rendre en Turquie
À peine en place, Ulf Kristersson est disposé à se rendre «immédiatement» à Ankara, porteur «d’un message d’intérêt commun». Car la Turquie bloque encore l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, récemment élu, a annoncé, jeudi, qu’il était prêt à se rendre «immédiatement» en Turquie pour obtenir un feu vert d’Ankara à l’adhésion de son pays à l’OTAN. «J’ai déjà envoyé un signal au gouvernement turc pour lui dire que nous sommes prêts à nous rendre immédiatement à Ankara. Et je le ferai dès que cela sera possible pour eux aussi», a-t-il déclaré à Bruxelles, avant un sommet de l’Union européenne.
La Turquie menace de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance, dans l’attente de concessions des deux pays concernant notamment des demandes d’extradition de militants kurdes, considérés comme terroristes par Ankara. «Je pense que je serai en mesure d’avoir un message d’intérêt commun. La Suède et la Finlande peuvent prouver que nous faisons réellement ce que nous avons promis de faire et ce qui est dans l’intérêt des trois pays», a ajouté Ulf Kristersson.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré, au début du mois, qu’il ne ratifierait pas la demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande «tant que les promesses» faites par les deux pays ne seraient pas «tenues». Il accuse les deux pays de protéger des combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par la Turquie.
Ankara veut ses opposants
Un des points les plus sensibles concerne des dizaines de demandes d’extradition d’opposants à Ankara – principalement des militants kurdes ou du mouvement guléniste. À ce jour, 28 États membres – sur trente – de l’alliance atlantique ont ratifié l’adhésion de la Suède et de la Finlande. Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final.
Lors du sommet de l’OTAN, à Madrid, fin juin, la Suède, la Finlande et la Turquie avaient signé un mémorandum ouvrant l’accès des deux nations nordiques à l’organisation. Mais le président turc avait immédiatement brandi la menace d’un veto dans l’éventualité où certaines conditions ne seraient pas remplies.