Football: Dans sa quête de cohérence, Sion a encore du chemin

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FootballDans sa quête de cohérence, Sion a encore du chemin

La défaite 3-1 à Bâle n’a rien d’infamant pour les Valaisans. Leur prestation, en revanche, ne permet pas de dire où en est véritablement Fabio Celestini.

Valentin Schnorhk Bâle
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Valentin Schnorhk Bâle

C’est une de ces défaites qui, en temps normal, ne devrait pas faire trop de remous. Que Sion s’incline 3-1 à Bâle, c’est sûrement normal. Mais les Valaisans n’ont plus gagné le moindre match de Super League depuis le mois d’octobre (2-0 contre Lucerne), et l’arrivée de Fabio Celestini n’a pas inversé la courbe des résultats. D’autant plus que les performances laissent encore à désirer.

Alors forcément, à une semaine d’un déplacement qui se veut par essence périlleux à Winterthour, il y a une certaine tension qui pourrait essaimer autour de la position de l’entraîneur vaudois. Déjà? Oui, par la force des choses.


Les trois enseignements

  • Le problème n’est pas les 39 matches de suite sans l’emporter à Bâle, mais plutôt l’incapacité du FC Sion à livrer une performance cohérente sur le plan tactique en ce début d’année. Contre le FCB, il y a certes eu des séquences intéressantes, des moments de match bien maîtrisés, mais ils ont régulièrement été gâchés par des phases de jeu où les Valaisans se sont oubliés. Le nombre d’occasions concédées (22 tirs bâlois) traduit une approche défensive défaillante.

  • Par la force des choses, la responsabilité de l’entraîneur est engagée dans ces quatre premiers matches qu’il n’a pas su gagner. Mais au-delà de la personne de Fabio Celestini, qui ne fait pas tout juste, est-il véritablement possible d’animer cette équipe sur une période aussi courte et avec l’instabilité au niveau du contingent qui la caractérise? La variabilité de l’effectif à disposition (Sio et Balotelli étaient absents à Bâle) rend difficile le développement d’automatismes.

  • Reste qu’il n’y a rien de scandaleux à perdre au Parc Saint-Jacques. Parce que Bâle a beau être mal récompensé depuis le début de saison, la performance globale des Rhénans n’est pas celle d’une équipe de deuxième partie de tableau. Il pourrait y avoir un retour à la moyenne légitime ces prochaines semaines.


Les meilleurs: Andi (Zeqiri) et Andy (Diouf)

Prestation complète des deux And(y/i). L’attaquant vaudois aurait certes pu avoir un total de buts plus important, mais son activité sur le front de l’attaque et notamment les nombreux appels qu’il a su effectuer a symbolisé le volume offensif du FC Bâle sur cette rencontre. Son regain de confiance n’est pas négligeable.

Et puis, Zeqiri bénéficie aussi de l’association naturelle qu’il forme avec Zeki Amdouni (qui aurait pu être distingué ici aussi) et Andy Diouf. Ce dernier trouve une régularité dans ses performances qui se rapproche de la hauteur de son talent. Le Français de 19 ans offre surtout une verticalité totale aux actions du FC Bâle. Sa percussion balle au pied a été à l’origine de la plupart des actions rhénanes samedi.


Le moins bon: Wylan Cyprien

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Dans un FC Sion qui doit sa faillite principalement à ses erreurs techniques, Wylan Cyprien porte une part de responsabilité. Il n’est pas le seul, mais les 13 ballons qu’il a perdus ont été la source d’un certain nombre de transitions pour Bâle, dont celle du 1-1. Son rôle hybride de faux numéro 9 ou numéro 10 du losange lui impose plus de justesse dans ce secteur.


La décla’

«Nous serons barragistes»

Christian Constantin, fataliste

Le fait tactique

Dans les phases sans ballon, Anto Grgic descendait au cœur de la défense centrale composée de Schmied et Ziegler. De quoi former un 5-2-3 défensif.

Dans les phases sans ballon, Anto Grgic descendait au cœur de la défense centrale composée de Schmied et Ziegler. De quoi former un 5-2-3 défensif.

Flexible par conviction, Fabio Celestini se plaît à jouer avec la micro-tactique. Cela est parfois très pertinent, et d’autres fois cela peut se justifier un peu moins. Samedi, son 4-3-1-2 en phase offensive se transformait en 5-2-3 sans ballon. Avec pour principale variable le positionnement d’Anto Grgic, devant la défense à la relance mais au cœur de celle-ci sur les phases offensives bâloises.

Autrement dit, sans ballon, Sion défendait avec une ligne de 5. Était-ce nécessaire, sachant que très vite, l’approche bâloise avec ballon a ressemblé à un 4-3-3 où Amdouni et Diouf se plaçaient entre les lignes, pendant que Zeqiri était l’unique attaquant nominal. L’entrejeu s’est alors révélé assez difficile à défendre pour la paire de milieux qui restaient composée de Poha et Araz, face aux mouvements des Bâlois. D’autant plus que Grgic n’a effectué aucune intervention défensive dans sa surface.


La statistique

4,46, comme le nombre d’Expected Goals créés par le FC Bâle. Pour seulement trois buts, ce qui serait un moyen de caractériser la nouvelle sous-performance rhénane. Mais cela rappelle surtout le volume offensif qu’est capable de déployer cette formation. Et cela était déjà le cas avec Alex Frei comme entraîneur, lequel était simplement «au mauvais moment, au bon endroit», selon une banderole sortie par les supporters bâlois.


Une question pour penser l’avenir

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Jusqu’à quand ira la patience de Christian Constantin avec Fabio Celestini?

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