Tour de France«Le peloton va si vite qu’on n’a plus le temps d’uriner!»
Les coureurs du Tour de France atteignent des vitesses moyennes records et n’ont plus le temps pour s’arrêter. Le Français Aurélien Paret-Peintre raconte que le peloton «n’a jamais débranché».
- par
- Sylvain Bolt Morzine
Le Danois Magnus Cort Nielsen a dépassé d’un boyau l’Australien Nick Schultz sur la ligne d’arrivée à Megève mardi. Après 589 kilomètres d’échappée sur ce Tour de France, le cycliste à la moustache blonde a bien mérité de lever les bras. Dans la station française, le vainqueur a été flashé à 39,5 km/h.
Le peloton avale les kilomètres à une allure folle: 48,7 km/h de moyenne sur l’étape des pavés d’Arenberg la semaine passée, 49,4 km/h à Longwy. Deux étapes consécutives dans le top 5 des plus rapides du 21e siècle. «On a plus le temps de s’arrêter pour pisser, sourit Aurélien Paret-Peintre, coureur français de l’équipe AG2R. On traverse les villages de plus en plus vite, la vitesse est vraiment impressionnante et ça n’a jamais débranché. Je crois que la journée de repos après le week-end danois et qui est arrivée tôt a rafraîchi tout le monde.»
Même constat du côté du Suisse Silvan Dillier, qui n’a pas non plus vraiment eu l’occasion de poser le pied ces derniers jours. «Tu trouves un moment si tu as vraiment besoin de t’arrêter. Mais c’est aussi un petit sacrifice et il faut être malin en choisissant le bon moment, car il faut alors faire un immense effort pour revenir dans le peloton, témoigne l’Argovien. Après, quand je roule à 50 km/h, je n’ai pas trop le temps de penser à uriner et j’ai d’autres préoccupations.»
Le vent a poussé les coureurs
Parmi les explications de ces folles vitesses, la météo est évoquée par le Suisse. «Nous avons eu plusieurs étapes avec un vent de dos ou ¾ de dos, souligne le coéquipier de Mathieu van der Poel. Autre argument avancé: le niveau général des coureurs très élevé sur ce Tour. «C’est assez équilibré, mis à part deux ou trois mecs au-dessus du lot, souligne Silvan Dillier. Du coup, ça devient très difficile de partir en échappée et cela prend du temps, car souvent tu as près de cent coureurs qui se sentent bien et veulent partir.»
Une théorie qu’Aurélien Paret-Peintre approuve. «Oui, le niveau général augmente car la préparation est meilleure pour tout le monde, avance-t-il. Avant, seulement les leaders faisaient des stages en altitude, alors que tout le monde le fait aujourd’hui. Et puis le matériel évolue très vite aussi et cela pousse le peloton vers une allure plus importante.»