ConflitL’Allemagne va doubler son aide militaire à l’Ukraine en 2024
La coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz a prévu de doubler l’aide militaire prévue à l’Ukraine en 2024, à hauteur de près de 8 milliards de francs.
- par
- Fabien Le Floch
Le ministre allemand de la Défense a annoncé dimanche soir un doublement, à 8 milliards d’euros, de l’aide militaire prévue initialement par son pays pour l’Ukraine en 2024.
«Cela constitue un signal fort à l’Ukraine, montrant que nous ne la laissons pas tomber», a déclaré Boris Pistorius sur la chaîne de la télévision publique ARD, interrogé sur des informations de la presse allemande parues dimanche sur le doublement de l’enveloppe budgétaire.
«C’est un signal important du reste au moment précis où l’Ukraine doit poursuivre son combat, alors qu’une partie de l’attention internationale se focalise sur Israël» et Gaza, a ajouté le ministre. La hausse de cette aide militaire répond aussi «à l’expérience que nous avons vécue cette année et qui a montré que les montants prévus ont été vite épuisés», a-t-il encore dit.
«Impasse»
Le gouvernement allemand avait initialement programmé une enveloppe d’aide, en équipements militaires principalement, à hauteur de 4 milliards d’euros (3,85 milliards de francs). Mais les partis de la coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz viennent de s’entendre sur un doublement. La décision doit être formalisée lors d’un vote en commission de la Chambre des députés jeudi prochain.
Depuis le début de l’invasion russe, l’Allemagne est un des principaux contributeurs au soutien à Kiev, ayant fourni quelque 22 milliards d’euros à l’Ukraine sous la forme d’aide humanitaire, financière et militaire. Berlin a notamment envoyé à Kiev des chars, blindés, munitions et systèmes de défense antiaérienne. Mais l’Allemagne rechigne à livrer des missiles de longue portée Taurus réclamés avec insistance par Kiev, de crainte qu’ils ne soient utilisés pour viser le territoire russe.
L’annonce allemande survient alors que la contre-offensive ukrainienne face aux forces russes semble piétiner, avec une ligne de front largement figée. Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, dans une récente interview à «The Economist», a estimé que les deux armées étaient prises au piège d’une guerre d’usure et de positions et parlé d’une «impasse».