GenèveGros coup de filet dans le milieu de la cyberpédocriminalité
Les forces de l’ordre ont interpellé fin juin dix personnes ayant téléchargé du contenu à caractère pédophile. «Un début», juge Action Innocence.
- par
- Léonard Boissonnas
Il s’agit de l’opération «la plus importante de ces dernières années» réalisée au bout du lac dans la lutte contre la pédopornographie sur internet, selon le Ministère public. Du 20 au 24 juin, la brigade de criminalité informatique, la brigade des mœurs et la brigade des cyber enquêtes de la police judiciaire ont procédé, dans le cadre de plusieurs procédures, à l’arrestation de dix personnes domiciliées dans le canton. Celles-ci sont soupçonnées d’avoir téléchargé des photographies ou des films à contenu pédophile, comme l’a relaté un communiqué diffusé jeudi.
Pas de réseau, mais des «cas isolés»
Au total, 31 agents des forces de l’ordre ont été impliqués dans ce vaste coup de filet qui ne visait pas un réseau mais des «cas isolés»: «Ces personnes a priori ne se connaissaient pas», rapporte le capitaine Patrick Ghion, chef du Centre de compétence cyber pour la Suisse romande (RC3).
Le policier se dit satisfait du résultat: «C’était une grosse opération interbrigade, effectuée sur une semaine, la première de ce type à Genève, indique-t-il. On était agréablement surpris, toutes les cibles ont pu être interpellées». Celles-ci ont été repérées via la surveillance des téléchargements illicites mise en place dans la cadre du RC3.
Capacité de stockage «gigantesque»
Lors des perquisitions, plus de 160 ordinateurs, disques durs ou autres supports ont été saisis. En tout, ils contenaient plus de 230 térabytes de données: «C’est la masse globale de contenus parmi lesquels il y avait du matériel pédopornographique, précise Patrick Ghion. C’est gigantesque comme capacité de stockage.»
Deux récidivistes
Parmi les interpellés, deux sont récidivistes. Trois ont été mis à disposition du Ministère public, dont l’un, suspecté d’autres infractions qui ne sont pas communiquées, est en détention depuis. Ces individus, présumés innocents, encourent une peine privative de liberté de 5 ans au plus ou une peine pécuniaire pour pornographie.