Crise énergétique: L’Allemagne dit avoir «évité le pire scénario»

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Crise énergétiqueL’Allemagne dit avoir «évité le pire scénario»

Le pays était fortement dépendant du gaz russe, qui constituait la moitié des besoins en énergie de l’Allemagne avant la guerre. Le gouvernement se montre optimiste, en estimant avoir sorti la tête de l’eau. 

L’Allemagne se rabat aujourd’hui sur d’autres partenaires commerciaux comme la Norvège.

L’Allemagne se rabat aujourd’hui sur d’autres partenaires commerciaux comme la Norvège.

Focke STRANGMANN / AFP

Privée de gaz russe, l’Allemagne a jusqu’à présent évité «le scénario du pire» concernant son approvisionnement énergétique et envisage l’hiver prochain avec «un certain optimisme», a indiqué jeudi son ministre de l’Economie et du Climat, Robert Habeck.

Fortement dépendante du gaz de Russie, qui couvrait la moitié de ses besoins avant la guerre en Ukraine, l’Allemagne a vu les livraisons russes chuter fortement après le début du conflit, puis s’arrêter complètement depuis septembre, suscitant des inquiétudes pour la première économie européenne.

L’ombre d’un meltdown dissipée

«Le scénario du pire qui menaçait cet été a été évité jusqu’à présent pour autant que nous puissions le voir: le risque d’un «meltdown» économique complet, d’une fonte complète du cœur de l’industrie européenne et allemande a été évité», a estimé M. Habeck pendant une conférence de presse lors d’une visite à Oslo.

A l’approche de la mi-janvier, «les réservoirs (de gaz, NDLR) sont bien remplis, à plus de 90%, et les prix sont en baisse», a-t-il observé. «Certes, rien n’est garanti (...) mais cela montre qu’une action politique déterminée, bonne et intelligente est couronnée de succès.»

Concernant l’hiver prochain, même si les prix du gaz pourraient repartir à la hausse selon l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en Chine, le ministre écologiste s’est montré confiant car son pays devrait l’aborder avec des stocks cette fois-ci pas totalement dégarnis et des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) qui montent en puissance.

De nouvelles alternatives 

Gourmande en énergie, l’Allemagne s’est lancée dans une course contre la montre pour trouver des fournisseurs alternatifs, comme la Norvège et les Etats-Unis, payant son gaz au prix fort.

Le pays, qui ne disposait jusque-là d’aucun équipement de ce type ni en mer ni à terre, a aussi accéléré la mise en place de terminaux pour recevoir du GNL directement sur son territoire.

Du fait de la réduction des livraisons russes, la Norvège, qui a augmenté sa propre production gazière de 8% l’an dernier, est devenue le premier fournisseur de gaz de l’Europe.

«L’Allemagne a rarement été plus importante pour la Norvège que maintenant et je pense que la Norvège a rarement été plus importante pour l’Allemagne», a noté le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, lors de la même conférence de presse.

Jeudi, les deux pays ont convenu d’accroître leur coopération dans l’«industrie verte», dans des domaines comme l’hydrogène, les batteries électriques, le captage et le stockage du CO2 et les énergies renouvelables telles que l'éolien en mer.

Deux de leurs géants nationaux, le norvégien Equinor et l’allemand RWE, ont signé le même jour un protocole d’accord en vue d’aider l’Allemagne à décarboner son énergie grâce à l’hydrogène.

(AFP)

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