SuisseLes femmes cadres gagnent près de 2000 fr. de moins que les hommes
Même si les disparités ont tendance à diminuer, plus on monte dans la hiérarchie, plus l’écart salarial se creuse, constate l’Office fédéral de la statistique.
En 2020, le salaire médian en Suisse s’élevait à 6665 francs brut par mois, indique lundi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans son enquête sur la structure des salaires. Globalement, les écarts entre bas et hauts revenus sont restés stables depuis 2008. On observe toutefois des différences marquées selon les régions, les secteurs économiques, le sexe et la nationalité.
On peut lire par exemple que si l’écart global de salaire entre les femmes et les hommes se réduit progressivement – il s’élevait à 10,8% en 2020 contre 11,5% en 2018, et 12,0% en 2016 –, il se renforce plus la position dans la hiérarchie est élevée. Les femmes occupant les postes à haute responsabilité gagnent 9249 fr. brut alors que la rémunération de leurs collègues masculins — occupant le même niveau de responsabilité — se monte à 11’116 fr., soit une différence de 16,8% (contre 18,6% en 2018).
L’écart salarial en défaveur du personnel féminin est moins marqué pour les postes de travail exigeant des niveaux plus bas de responsabilités, soit 9,3% (contre 9,4% en 2018) et 6,9% (contre 7,6% en 2018) pour les femmes sans fonction de cadre.
Le salaire brut médian
Zurich et l’arc lémanique devant
Pour les emplois les plus qualifiés, les niveaux de rémunération sont régulièrement plus élevés dans les régions de Zurich (11’475 fr.) et la région lémanique (11’200 fr.). À l’autre bout de l’échelle, on retrouve le Tessin, qui connaît les plus bas niveaux de rémunération, que ce soit pour les emplois les plus qualifiés (8537 fr.) ou ceux qui exigent le moins de qualification (5137 fr.).
On constate aussi que le niveau de rémunération des Suisses reste en moyenne plus élevé que celui de leurs collègues étrangers, sauf pour les postes exigeant un haut niveau de responsabilité. Les frontaliers occupant de tels postes gagnent 10’692 fr., les bénéficiaires d’une autorisation de séjour 12’268 fr., contre 10’346 fr. pour les salariés suisses. Cette situation s’inverse lorsque l’on considère les postes de travail n’exigeant pas de responsabilité hiérarchique.
Bas salaires dans la restauration
Le paysage salarial en Suisse présente en 2020 des disparités marquées selon les activités économiques. Les salaires sont clairement supérieurs au salaire médian dans les branches à forte valeur ajoutée telles que les activités informatiques (9206 fr.), l’industrie pharmaceutique (10’040 fr.) ou encore les banques (10’211 fr.).
Au milieu de l’échelle des salaires, on trouve des branches telles que les transports terrestres (6310 fr.), la santé (6821 fr.), l’industrie des machines (7141 fr.) et le commerce de gros (7145 fr.). Parmi les branches se situant au bas de la pyramide salariale, on peut citer le commerce de détail (4997 fr.), la restauration (4479 fr.), l’hébergement (4488 fr.) ou encore les services personnels (4211 fr.).
Bas salaires en stagnation
En 2020, un bas salaire correspond à une rémunération inférieure à 4443 fr. brut par mois pour un emploi à plein temps. On constate que le nombre de postes à bas salaires en Suisse n’a presque pas évolué entre 2018 et 2020, passant de 10,6% à 10,5%. Les branches économiques qui présentent un taux élevé de postes à bas salaires sont les suivantes: le commerce de détail (22,5%), l’industrie du cuir et de la chaussure (31,4%), la restauration (47,8%). En 2020, près d’un demi-million de personnes (491 900 contre 480 300 en 2018) occupent un poste à bas salaire. Parmi ces salariés, 63,5% sont des femmes.