BirmanieL’attaque contre une école pourrait être un crime de guerre
Des experts de l’ONU tentent de collecter des preuves pour établir les responsabilités des troupes de la junte birmane après une récente attaque qui a coûté la vie à douze enfants.
![L’attaque s’est produite dans un hameau de la commune de Depeyin, dans la région de Sagaing (nord-ouest). L’attaque s’est produite dans un hameau de la commune de Depeyin, dans la région de Sagaing (nord-ouest).](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/cda0e894-5c6e-4a01-b040-38f2af2cb407.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1271&fp-x=0.44384765625&fp-y=0.5082612116443745&s=e78ac8c8026d44cde4e0db2d880f7347)
L’attaque s’est produite dans un hameau de la commune de Depeyin, dans la région de Sagaing (nord-ouest).
AFPLa récente attaque des troupes de la junte birmane sur une école, qui a coûté la vie à douze enfants, pourrait être un crime de guerre, selon des experts de l’ONU. «Les attaques armées qui visent des civils sont interdites par le droit international de la guerre et peuvent être punies en tant que crimes de guerre ou crimes contre l’humanité», rappellent les experts du Mécanisme onusien d’enquête indépendant pour la Birmanie. Ils n’apportent toutefois pas encore de conclusion ferme.
L’attaque a tué douze enfants et deux adultes le 16 septembre, selon les témoignages recueillis y compris par l’AFP auprès de survivants. Elle s’est produite dans un hameau de la commune de Depeyin, dans la région de Sagaing (nord-ouest), théâtre d’affrontements féroces entre l’armée birmane et des groupes rebelles. Selon les informations des experts, l’attaque a duré plusieurs heures et les hélicoptères, en appui à l’infanterie, ont fait usage de roquettes et de mitrailleuses. L’infanterie a ensuite poursuivi l’attaque.
Attaque armée interdite
L’armée birmane affirme que l’attaque ne visait pas des civils mais plutôt des rebelles armés qui auraient été présents dans l’école, indiquent les experts indépendants. «Même si tel était le cas et que l’attaque armée avait un objectif militaire, elle est interdite selon les lois de la guerre si l’on s’attend à ce qu’elle entraîne des blessures ou des morts civiles excessives par rapport à l’avantage militaire direct attendu obtenu par l’attaque», expliquent-ils. Ils rappellent que les commandants militaires qui négligent intentionnellement ou par imprudence leurs obligations, de même que tout soldat ou pilote qui suit un ordre tout en sachant qu’il est disproportionné, s’exposent à des poursuites.
Le fait que l’école soit un objectif exigeait tout particulièrement «de confirmer l’existence et la nature de toute cible militaire éventuelle, évaluer le nombre de civils dans la zone et adopter des moyens et des méthodes pour minimiser le risque de les blesser», insistent les enquêteurs.