Paléo Festival NyonUne naissance, une révolution et du soleil: pas mal pour une seule édition
Bilan réussi pour le Paléo avec 250 001 personnes sur son site et le show novateur de Rosalía.
- par
- Laurent Flückiger
Dimanche, alors que le Paléo accueillera les derniers spectateurs de sa 46e édition, c’est l’heure du bilan. L’heure du rendez-vous avec la presse est précoce – 15 h –, ce qui n’empêche pas Daniel Rossellat, le boss du festival, de choisir la thématique du vin pour illustrer la réussite de son événement. «L’année 2023 sera un très grand millésime, dit-il. Avec une météo formidable et de très belles vendanges. Nous avons beaucoup de cépages différents et un terroir de qualité, à savoir un public fidèle, ouvert et curieux.» Santé!
Il est vrai que, toute la semaine, l’éclectisme de la programmation du Paléo a su toucher plusieurs générations de spectateurs. On a pu le voir encore samedi avec les plus anciens qui ont suivi les concerts de Maxime Le Forestier, Imany ou Ibrahim Maalouf et les plus jeunes qui se sont postés devant la Grande Scène pour boire les paroles d’Aya Nakamura et de Damso.
On lève notre verre aux équipes de secours du Paléo qui sont intervenues très rapidement sur le site auprès d’une personne qui a fait un malaise. «Elles ont sauvé une vie», salue Daniel Rossellat. Lors de la même nuit, un bébé est né au camping. Une première dans l’histoire de la manifestation. «Cela faisait longtemps que j’attendais ça. Parce que pour être considéré comme un grand festival, un festival doit avoir une naissance», sourit le directeur. Le petit Yago (et pas Léo), qui recevra un abonnement à vie au festival, a fait monter la jauge à 250 001 personnes. Bravo à lui et à ses parents.
Rosalía, Louise Attaque et Zaho de Sagazan
Côté artistique, il y a, au top, la révélation scénique qu’a lancée Rosalía, le concert le plus attendu du festival. «Un show assez novateur et une manière de filmer des images totalement nouvelles», encense le programmateur Jacques Monnier. Parmi les artistes de la Grande Scène, il cite notamment les «généreux» Louise Attaque, le concert «impressionnant» de Shaka Ponk et ses 16 choristes ainsi que la prestation «rassembleuse et bon enfant» de Bigflo & Oli. Et n’oublions pas que KT Gorique a été la première rappeuse suisse à avoir les honneurs de la Grande Scène. «Un coup de pouce qu’on aime en faire», assure le programmateur.
Les artistes féminines Jain et Pomme sur la Véga et Zaho de Sagazan au Club Tent ont brillé. Pour cette dernière, une place sur une scène plus importante du Paléo dans un an ou deux lui est quasi promise. Au Dôme, l’humilité du rappeur brésilien est donnée en exemple, lui qui est une star dans son pays et qui repart presque de zéro quand il vient au Paléo. À noter que pour 2024 le festival prévoit de laisser davantage de temps entre les concerts de la scène Véga et de la Grande Scène pour permettre aux festivaliers de se déplacer d’une à l’autre sans manquer la fin.
Parkings du festival payants?
Autre changement, mais en réflexion, rendre les parkings payants pour inciter les festivaliers à moins venir en véhicule. En effet, le Paléo s’est fixé comme objectif de réduire de 25% son empreinte sur l’environnement et la mobilité a un impact important. «Mais c’est complexe, car côté transports publics, en particulier avec le petit train Nyon-St-Cergue, on est déjà à la limite de nos capacités», explique Daniel Rossellat.
Enfin, la mise en place cette année de toilettes mixtes a créé une certaine confusion chez les gens. Toutefois, aucune augmentation des temps d’attente (cinq minutes en moyenne, dix aux heures de pointe) n’a été observée. Le changement est désormais acté.
En 2024, le Paléo donne rendez-vous du 23 au 28 juillet. Les Balkans seront à l’affiche du Village du Monde.