SantéLa consommation d’antibiotiques continue de diminuer
Une enquête réalisée sur mandat de l’OFSP montre qu’entre 2016 et 2022, il y a eu en Suisse «une baisse continue» de l’utilisation d’antibiotiques.
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Seuls 19% des sondés avaient consommé des antibiotiques dans les 12 mois précédant l’enquête (image d’illustration).
Balz MurerLe Conseil fédéral a adopté en 2015 la stratégie nationale Antibiorésistance (StAR). Son objectif principal est de «préserver à long terme l’efficacité des antibiotiques pour l’être humain et l’animal», rappelle l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans son bulletin paru ce lundi.
Dans ce contexte, une enquête périodique est menée dans toute la Suisse pour faire le point sur les connaissances en matière d’antibiotiques, de résistance et de consommation de ces médicaments. «Les résultats des quatre enquêtes menées entre 2016 et 2022 indiquent une baisse continue de l’utilisation de ces médicaments», révèle l’OFSP.
Concernant l’utilisation des antibiotiques, l’OFSP note que «près d’un cinquième (195) des personnes interrogées ont pris des antibiotiques par voie orale au cours des douze mois précédant l’entretien». Comme le montre le schéma ci-dessous, la consommation d’antibiotiques a baissé depuis 2016. À noter que cette baisse se constate «principalement en Suisse alémanique et en Suisse romande».
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Les trois principales causes de la prise d’antibiotiques en 2022 étaient: les interventions chirurgicales (17%), les autres inflammations et infections (16%) et les infections des voies urinaires (13%). En 2022, l’infection au Covid-19 est venue compléter cette liste mais n’a représenté que 3% des raisons motivant la prise d’antibiotiques.
L’enquête s’est aussi penchée sur les connaissances de la population sur les antibiotiques. Pour ce faire, les sondés ont dû évaluer quatre affirmations comme vraies ou fausses. «En 2022, près de la moitié (47%) a répondu correctement à ces quatre affirmations, tandis qu’un tiers environ (34%) a donné trois bonnes réponses», note l’OFSP.
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«Au fil des ans, une part toujours plus grande de la population prend conscience que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre la grippe et le rhume. Une grande partie des personnes interrogées savaient également que la prise inutile d’antibiotiques les rend inefficaces. Néanmoins, plus d’un tiers (38%) pensaient que les antibiotiques tuent les virus», dévoile l’analyse des résultats.
L’enquête révèle enfin «l’importance des médecins et autres professionnels de la santé en matière de conseils et d’information: les personnes interrogées souhaitent obtenir des informations sur les antibiotiques en premier lieu de la part des médecins».
Méthodologie
En 2022, à la demande de l’OFSP, l’institut Demoscope a réalisé pour la quatrième fois cette enquête représentative – elle est faite tous les deux ans. Ce sont ainsi 1000 personnes dans toutes les régions de la Suisse qui ont été interrogées. Les résultats de la dernière édition ont été collectés entre le 22 août et le 1er septembre 2022.