Violence dans les stadesClash entre la Ligue de football et les autorités
Des mesures pour prévenir les violences autour des matches en Suisse ont été annoncées jeudi, suivant le format en cascade. Elles entreront en vigueur la saison prochaine malgré le rejet de la Swiss Football League.
- par
- Florian Vaney Berne
Un point important pour commencer: les autorités politiques et la Swiss Football League, réunies jeudi à Berne, ne sont pas tombées d’accord. Elles travaillent ensemble depuis deux ans dans le but de trouver les meilleurs leviers à activer pour endiguer la violence dans les stades suisses. Sur cette base est né le concept de mesures en cascade. Un modèle visant à punir de manière progressive les fauteurs de troubles dans et autour des stades, avec des conséquences collatérales pour les clubs. Celui-ci entrera en vigueur dès la saison prochaine. Quand bien même la Swiss Football League, qui représente l’avis des clubs, s’y oppose.
Ce modèle en cascade, les amateurs du football suisse avaient pu le découvrir dans sa phase test il y a plusieurs mois. Il vise à sanctionner tant l’usage d’engins pyrotechniques dans ses premiers niveaux que la violence directe à l’encontre de personnes ou l’utilisation d’armes dans ses strates les plus avancées. Le concept se veut particulièrement ferme à l’égard de toute forme de récidives.
Des allégements
Les clubs se désolent d’un modèle qui promeut les sanctions collectives. «Des mesures préventives», a contré Frédéric Favre, président du groupe de travail nommé «Autorités chargées de délivrer les autorisations». Claudius Schäffer, le CEO de la SFL, a en outre rappelé l'épisode du début d’année: en protestation face aux tribunes de supporters fermées dans certains stades, la plupart des groupes d’ultras du pays se sont déplacés dans d’autres secteurs. Depuis le projet pilote, la Swiss Football League a tout de même obtenu certains allégements des mesures en cascade. Notamment la suppression du niveau le plus punitif. Il n’est pas impossible d’imaginer des clubs se retourner contre ses mesures sur le plan juridique. Le FC Zurich avait ouvert la voie début février, pour combattre la fermeture de tribunes.
L’importance du dialogue
L’ensemble des acteurs tombent en revanche d’accord sur un point: l’importance du dialogue, qui doit rester le pilier des rapports entre supporters, clubs et autorités. Des «alliances des clubs», pour permettre des échanges entre tous les partis à niveau local, ont à ce titre vu le jour l’automne dernier. En outre, un nouveau partenariat entre la Ligue et les CFF, dans le cadre des déplacements de groupes de supporters, a été paraphé. «La SFL et les clubs participent notamment aux frais des CFF directement ou par le biais de prestations marketing», rappelle la Swiss Football League.
En ce qui concerne la mise en place des billets nominatifs finalement, le 12 avril prochain pourrait devenir une date décisive. Ce n’est probablement pas ce jour-là qu’ils seront lancés. En revanche, les autorités politiques devraient tenter d’obtenir une base juridique pour sa mise en place auprès de l’autorité de délivrance d’autorisations.