CommentairePierre Maudet, le candidat des blessés de la vie
L’ex-conseiller d’État annonce la couleur, la campagne de 2023 à Genève ne se fera pas sans lui. Sa ligne politique peut ratisser large, à droite comme à gauche.
- par
- Eric Felley
Comme le mythique Phénix renaît de ses cendres, Pierre Maudet est de retour pour retrouver son poste au Conseil d’État genevois lors des élections du printemps prochain. «Old Chap» est de retour, selon la fameuse formule qu’il avait utilisée pour féliciter son ami Antoine Daher d’avoir caché la vérité au Ministère public sur le financement du voyage à Abu Dhabi: «Well done, old chap», bien joué mon vieux.
C’était en 2018, depuis il en a coulé de l’eau sous le pont du Mont-Blanc. Finalement Pierre Maudet a été blanchi par la justice genevoise en deuxième instance en janvier dernier de l’accusation d’acceptation d’un avantage. Le recours déposé en février par le Ministère public auprès du Tribunal fédéral n’est toutefois pas encore tranché. En mars 2021, il avait raté son retour face à l’écologiste Fabienne Fischer. Il avait obtenu 33,6% des suffrages. 38 184 Genevoises et Genevois lui avaient donc gardé leur confiance.
Proche des gens
En avril prochain, ces chances sont évidemment plus grandes dans un scrutin général, où les sept postes sont remis en jeu. Ses adversaires auront fort à faire pour trouver une stratégie qui l’empêcherait de gagner. Sa ligne politique (liberté et justices sociales) peut ratisser large à droite comme à gauche. Pierre Maudet a changé son image. Certes, il reste un infatigable travailleur, un rouleau compresseur, mais il se veut proche des gens. Sa Fondation PALM, qu’il finance avec sa retraite, soutient des projets citoyens et sociaux à Genève: une coopérative horlogère, un projet d’apiculture, un projet autour de la transmission du patrimoine local à Hermance, où un projet visant à accompagner des personnes tout au long de leur reconversion professionnelle.
Renié par ses pairs
Avec toutes les épreuves qu’il a traversées, il a gagné en empathie avec les gens, les plus faibles, ceux qui ont souffert comme lui d’une descente aux enfers, lui qui a été renié par ses pairs, dont il était l’indiscutable président trois ans plus tôt. Professionnellement, il s’est reconverti dans la cybersécurité, une activité bien ancrée dans la réalité économique contemporaine. Pierre Maudet n’a plus rien de l’enfant chéri du PLR élu au premier tour en 2018. Aujourd’hui, il peut rallier les blessés de la vie. Et Dieu sait s’ils sont nombreux.