Football – Une victoire, des progrès, mais aussi des regrets

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FootballUne victoire, des progrès, mais aussi des regrets

L’équipe de Suisse s’est imposée vendredi en Italie grâce à une première période parfaitement aboutie. Mais faute d’avoir su tuer le match, elle s’est mise en difficulté.

Florian Paccaud Palerme
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Florian Paccaud Palerme
Riola Xhemaili (ici face à Valentina Bergamaschi) et les Helvètes ont sorti un gros match pour venir à bout de l’Italie.

Riola Xhemaili (ici face à Valentina Bergamaschi) et les Helvètes ont sorti un gros match pour venir à bout de l’Italie.

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Lorsqu’on repart d’Italie avec une victoire 1-2 mais qu’on se sent habité par un sentiment de déception, cela montre bien à quel point la Suisse a réalisé un grand match, vendredi à Palerme. Bien sûr, tout le monde aurait signé pour un tel résultat au coup d’envoi. Mais, au vu de la physionomie de la rencontre, il y a de quoi nourrir quelques regrets. Car les Helvètes auraient pu s’imposer plus largement.

A chaud, lors de la conférence de presse d’après-match, Nils Nielsen et Gaëlle Thalmann n’avaient pas l’impression d’avoir manqué une grosse occasion de pré-réserver leur billet pour l’Australie/Nouvelle-Zélande. C’est vrai que la Nati aurait pu tout perdre si la volée de Barbara Bonansea n’avait pas heurté la transversale à la toute dernière seconde. Le sélectionneur national et la gardienne fribourgeoise préféraient voir le verre à moitié plein (ou plutôt aux trois quarts plein), avec les trois points engrangés. Une victoire qui va permettre à l’équipe de Suisse d’aborder ses prochaines échéances avec sérénité, mais qui va surtout mettre la pression sur la Squadra Azzurra qui n’aura plus le droit à l’erreur dans ces éliminatoires pour le Mondial 2023.

Incapacité à tuer le match

Il n’empêche qu’en n’étant pas parvenue à tuer le match en début de seconde période, la Nati se complique la tâche. Si Svenja Fölmli n’avait pas ajusté le montant de Laura Giuliani alors que l’arrière-garde transalpine était aux fraises, ou si Ramona Bachmann n’avait pas perdu son 2e face-à-face de la soirée contre la portière adverse, les Suissesses auraient coupé les jambes des Italiennes – et la voix du public sicilien – qui ne se seraient assurément pas remises de ce 0-3. Avec ce succès par un but d’écart, la première place n’est de loin pas acquise. A part une énorme surprise, tout se jouera donc le 12 avril prochain sur sol helvétique. Et là, l’Italie ne devrait a priori pas connaître une semaine de préparation perturbée par le forfait de 4 joueuses dû au coronavirus, obligeant la sélectionneuse Milena Bertolini à improviser pour composer son onze de départ.

Parfaitement préparée

La Suisse avait l’occasion d’achever les «légères» favorites de ce groupe G. Elle ne l’a pas fait. Le futur dira si elle s’en mordra les doigts. En tout cas, elle sera obligée de ressortir une superbe performance lors de la deuxième confrontation entre les deux sélections. Car lors de la première période, la troupe de Nils Nielsen a totalement maîtrisé son sujet.

Le Danois avait parfaitement préparé son coup: il avait affirmé avant la rencontre que le système défensif transalpin allait très bien convenir à la Nati. Et il avait raison. Son équipe a su exploiter les espaces sur les côtés lorsqu’elle a pu ressortir proprement. Lorsque le pressing italien l’en empêchait, elle a joué long sur Fölmli qui pouvait dévier, ses coéquipières gagnant systématiquement les deuxièmes ballons. 45 premières minutes où les Helvètes savaient exactement quoi faire avec le cuir et sur lesquelles elles devront s’appuyer pour poursuivre leur progression.

Bachmann suspendue à Vilnius

Après la pause, l’Italie, dos au mur, a changé de stratégie, bouclant mieux les côtés et poussant tant et plus pour revenir. Pour avoir manqué de réalisme, les visiteuses ont vécu une fin de match très crispante. Il n’y avait d’ailleurs qu’à voir le cri de soulagement de Lia Wälti – quel match et quelle présence à la récupération de la capitaine – au coup de sifflet final pour se rendre compte du bonheur des Suissesses de ne pas avoir craqué. Et c’est l’autre élément à retenir de cette grosse performance. En tenant cette victoire, l’équipe de Suisse a franchi un pas. Elle a prouvé ce que disait Nils Nielsen avant la partie: son équipe est devenue beaucoup plus forte mentalement. Si elle n’a pas (pas encore du moins), cet instinct de tueuse, elle sait qu’elle peut résister dans la tourmente. Un élément indispensable pour que la Nati puisse continuer à impressionner. Mais qui demande à être confirmé lors de ses prochaines sorties.

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