Hockey sur glaceLugano replonge Genève dans le doute
Les Aigles sont restés muets et Chris McSorley a gagné son duel à distance contre Jan Cadieux.
Ce n'est pas ce soir que les bouchons de champagne ont trouvé de bonnes raisons de sauter au plafond. Peu de bulles dans cette Corner Arena qui peine à s’enflammer cette saison pour ces bianconeri qui se cherchent encore. Il y a comme une ressemblance entre ces deux équipes qui ne respirent pas la confiance, qui ne sont pas là où elles devraient être. Lugano et GE Servette évoluent désormais au complet, ou presque, et il devient urgent de produire autre chose que de la piquette. On ne sait pas si Didier Fischer, qui s’y connaît mieux en vin qu’en hockey (il possède un domaine viticole en périphérie de Genève, avec vue sur son royaume grenat), a apprécié le breuvage servi par l’homme qu’il a viré de Genève et celui qu’il a contribué à mettre en place sur le banc des Aigles.
Force est d’admettre que le premier affrontement entre Chris McSorley et Jan Cadieux, son ancien joueur, n’a pas provoqué les étincelles attendues. En quête de points et de rédemption, les deux équipes se sont laissé gagner par la crispation au fil des minutes. On sent bien, tant à Lugano qu’à Genève, que tout le monde ne patine pas encore avec l’intensité souhaitée. Zéro pointé des deux côtés après 40 minutes. Double peine pour les spectateurs qui ont dû lutter contre le froid et l’ennui.
Le sourire de McSorley
Il y a quelques circonstances atténuantes des deux côtés puisque les derniers joueurs revenus au jeu sont clairement en manque de rythme. À commencer par Tanner Richard. La dernière fois qu’il était venu à la Corner Arena, il s’était posté dans le kop genevois pour y peaufiner son lever de coude. Comme rééducation, c’est plutôt original. À voir sur la longueur si ce travail de titan paiera. Mais pour l’instant, il ne pèse pas sur le jeu comme il le souhaiterait. Le constat est aussi valable pour Noah Rod, un capitaine qui a été freiné plusieurs fois par des blessures et qui cherche lui aussi un souffle nouveau.
Après le changement de coach, les joueurs ne peuvent plus se cacher. Jusqu’à ce match de Lugano, Jan Cadieux a surtout récolté les fruits d’une escouade de joueurs étrangers particulièrement efficace. Si Tömmernes et cie sont un peu en retrait, notamment sur le jeu de puissance (que de minutes galvaudées à la Corner Arena), les Aigles sont des moineaux.
C’est justement de la canne de Daniel Carr, un de ces leaders qui avait tant manqué au Tessinois que le match a basculé. De quoi poser sur le visage de Chris McSorley un sourire entendu. Et sur celui de son homologue, un rictus bien tendu.