SessionComprendre pourquoi les jeunes étrangers boudent le passeport suisse
Le Conseil des États a adopté un postulat qui veut savoir pourquoi le taux de demandes de naturalisation déposées par les étrangers de la 2e génération est très bas.
- par
- Christine Talos
Le Conseil fédéral devra présenter un rapport pour dresser les raisons qui expliquent le faible nombre de demandes de naturalisation déposées par les jeunes étrangers de la 2e génération. Le Conseil des États a soutenu tacitement un postulat de Lisa Mazzone (Verts/GE) en ce sens.
La Genevoise relevait que la Suisse affichait un taux de naturalisation de 2%, un chiffre très bas par rapport à la moyenne européenne. «Parmi les jeunes concernés, beaucoup sont nés ici et n’ont jamais vécu dans un autre pays; néanmoins, sur un plan purement formel, ils ne sont pas suisses. Des études scientifiques montrent qu’une telle exclusion conduit à long terme à une division de la société et à un déficit démocratique», ajoutait-elle. Raison pour laquelle elle demandait à comprendre ce désintérêt pour le passeport suisse.
Le Conseil fédéral était d’accord. Mais il soulignait que les raisons qui motivent ou découragent les étrangers de la 2e génération à déposer une demande de naturalisation sont très diverses et ne seraient pas aisées à recenser. «D’autre part, on va dépendre, pour rédiger ce postulat, des données cantonales, et il y a aussi des lois cantonales qui sont différentes. Ce ne sera pas facile de remplir ce mandat», a ajouté mardi la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter.