Hockey sur glace: Ewan Huet, un rayon de soleil dans la grisaille lausannoise

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Hockey sur glaceEwan Huet, un rayon de soleil dans la grisaille lausannoise

À 17 ans, le fils du légendaire gardien vaudois a effectué ses grands débuts dans l’élite du hockey sur glace suisse, mercredi soir à Zoug, lors de la large défaite des Lions (6-0). Un moment qu’il «n’oubliera pas».

Chris Geiger
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Chris Geiger
Ewan Huet a effectué ses débuts avec le LHC mercredi soir à la Bossard Arena.

Ewan Huet a effectué ses débuts avec le LHC mercredi soir à la Bossard Arena.

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Les moments de bonheur et de satisfaction se font de plus en plus rares pour les supporters du Lausanne HC cette saison. Alors lorsque Ivars Punnenovs – le seul Lion à répondre aux attentes depuis le début de l’exercice – a cédé sa place à Ewan Huet à la 51e minute du match opposant Zoug aux Vaudois (6-0) mercredi soir à la Bossard Arena, les fans lausannois ont certainement été envahi par des sentiments de satisfaction et de nostalgie.

Car celui qui arborait le No 1 dans le dos et qui a pris place devant les filets vaudois pour les neuf dernières minutes de la rencontre n’est autre que le fils aîné de Cristobal Huet, dont le maillot floqué du mythique No 39 est accroché  sous le toit de la Vaudoise aréna. L’entrée en jeu du jeune portier (18 ans le 8 février prochain), qui s’est immédiatement mis en évidence avec un arrêt de la mitaine de grande classe, a permis au LHC de stopper l’hémorragie sur la glace du double champion de Suisse en titre. Elle a surtout permis de se remémorer à quel point l’actuel entraîneur des gardiens des Lions avait été un véritable mur six saisons durant du côté de Malley.

«Après le match que je me suis dit: «Waouh, qu’est-ce qui vient de se passer?»»

Ewan Huet, après avoir effectué ses débuts en professionnel sous le maillot du LHC

S’il est bien trop tôt pour supputer pareille réussite à Ewan Huet, il n’est en revanche pas trop tard pour lui demander son ressenti après qu’il a effectué ses grands débuts en professionnel, en National League, face à la meilleure équipe du pays de ces dernières années.

«C’était un moment spécial, encore plus face à Leonardo Genoni, une légende du hockey sur glace suisse, confie le Franco-Suisse. Ces premières minutes, même si on perdait 6-0, constituent quelque chose de spécial à mes yeux. Je vais en garder un très bon souvenir.» Puis d’expliquer qu’il n’a pas eu le temps de gamberger: «Tout est allé tellement vite quand je suis entré en jeu. C’est intervenu directement après un but (ndlr: le sixième). Je n’ai pas eu le temps de me mettre de la pression, ni de stresser. C’est plutôt après le match que je me suis dit: «Waouh, qu’est-ce qui vient de se passer?» Sur le moment, c’était un peu dur de réaliser.»

S’il n’a de loin pas été assiégé durant les 9’49’’ qu’il a passé sur la glace de Suisse centrale, l’international suisse juniors a tout de même dû se montrer vigilant, attentif et concentré. Il a ainsi arrêté ou repoussé les deux tirs zougois en sa direction, gardant sa cage inviolée sous les yeux de son paternel.

«Je n’ai pas pensé au fait que mon père était présent dans les tribunes, poursuit-il. J’avais pas mal d’autres choses à penser en étant sur la glace. Lorsqu’il m’a ramené à la maison, on a par contre eu l’occasion d’en parler. C’était un bon moment à partager avec lui. On était tous les deux assez excités et contents que j’aie pu effectuer mes débuts. On a échangé sur ce moment qui sera dur à oublier, même si on devait aussi le relativiser étant donné que l’équipe a perdu.»

La «fierté» du papa

Pour Cristobal Huet, le moment était ambigu compte-tenu de la situation délicate dans laquelle se trouve le LHC et que ce dernier subissait une nouvelle désillusion.  

«C’est vrai que c’était un sentiment assez bizarre étant donné que le match ne se passait pas bien pour Lausanne, confirme l’entraîneur des gardiens. Mais il y avait aussi la partie du papa qui était concernée. Il y avait en l’occurrence un mélange de stress et de fierté. J’étais surtout content pour lui qu’il puisse avoir ses premières minutes en professionnel. Ça m’a rappelé mes premières minutes. Ces expériences n’ont pas de prix. Je pense que c’était vraiment un moment spécial à vivre pour mon fils que de jouer contre les meilleurs joueurs suisses, dans un tel championnat.»

Pour Ewan Huet, la patience est désormais de mise. Car avec la récente signature du portier finlandais Eetu Laurikainen, qui s’ajoute aux présences d’Ivars Punnenovs, Tobias Stephan et Viktor Östlund, les Lions sont blindés au poste de gardien. D’ici à sa prochaine apparition avec l’équipe première, le dernier rempart formé à la LHC Academy va pouvoir poursuivre son développement avec les juniors élites du club vaudois. Tout en se rappelant que les sacrifices finissent généralement par payer.

«Je n’aurais pas pu rêver mieux que d’avoir pu faire mes débuts dans l’élite avec Lausanne.»

Ewan Huet, 17 ans et formé à la LHC Academy

«J’ai beaucoup travaillé au sein de ce club, dit-il. J’ai aussi grandi en suivant le LHC, en regardant mon père jouer pour ce club. J’ai joué là-bas quasiment toute ma carrière (ndlr: quelques infidélités à Yverdon ou à Morges). Pouvoir enfiler ce maillot était une sensation spéciale. Et le moment où j’ai posé le patin sur la glace était un moment que je n’oublierai pas. C’est une immense fierté. Je n’aurais pas pu rêver mieux que d’avoir pu faire mes débuts dans l’élite avec Lausanne. Je suis honoré et j’espère que j’aurai d’autres occasions.»

Histoire de perpétuer la légende des Huet avec le club de Malley.

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