FranceDes dockers condamnés pour un juteux trafic de cocaïne
Deux dockers et un intermédiaire ont été condamnés à 7 et 8 ans de prison ferme vendredi pour l’importation de cocaïne d’Amérique latine en France métropolitaine, via les Antilles.
Ancien boxeur, Thierry Lorcy, 56 ans, alias «Youyou», a été condamné à sept ans de prison et à une interdiction d’exercer la profession de docker par le tribunal correctionnel de Rennes (Ouest). Détenu depuis janvier 2019 pour une autre affaire, M. Lorcy a été décrit à l’audience comme un «chef de meute», «prêt à en découdre», barre de fer à la main face aux douaniers.
Déjà condamné huit fois pour association de malfaiteurs, violences conjugales ou blanchiment aggravé, il est accusé d’avoir mis en place un système d’importation de cocaïne, fondé sur l’intimidation et les menaces, avec l’aide de son fils Damien. Ce dernier a été condamné lors d’un premier procès en octobre à sept ans de prison ferme.
16 millions d’euros à la revente
Un autre docker de 41 ans, Anthony Martin, alias «Tintin», a également été condamné à sept ans de prison et une interdiction d’exercer la profession de docker. Il avait reconnu avoir participé à la réception de 140 kilos de drogue pour aider Damien Lorcy. Soupçonné d’être un intermédiaire, un troisième prévenu, Stefano Carassalini, 32 ans, dont les enquêteurs ont révélé le train de vie luxueux, a lui été condamné à huit ans de prison.
L’enquête avait commencé en mai 2017 après la saisie dans le port de Santos (Brésil) de 690 kilogrammes de cocaïne dans un conteneur frigorifique à destination du port de Montoir-de-Bretagne, dans l’ouest de la France. Une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2017. Au total, 336 kilogrammes de cocaïne ont été saisis dans le port de Montoir, entre juin 2017 et avril 2020, dans quatre importations impliquant des dockers et représentant plus de 16 millions d’euros à la revente, selon le Parquet.
Technique du «rip-off»
La cocaïne, en provenance d’Amérique latine, transitait par la Guadeloupe et la Martinique, dans les Antilles françaises, et était destinée à la région parisienne. Elle était acheminée par la technique du «rip-off», qui consiste à récupérer la drogue placée dans un conteneur en profitant d’une expédition légale entre deux entreprises, soit à leur insu soit avec leur complicité. Les dockers replaçaient ensuite un plomb contrefait sur le conteneur qu’ils avaient ouvert.
Le tribunal a également prononcé la confiscation des biens saisis et a condamné les prévenus à une amende douanière de huit millions d’euros, à payer solidairement avec huit autres personnes, condamnées en octobre.