ItalieUn drapeau nazi étendu sur le cercueil d’une militante néofasciste
Un drapeau rouge à croix gammée recouvrait le cercueil d’une membre de Forza Nuova, dont les funérailles se sont déroulées lundi à Rome. Une enquête a été ouverte.
Le diocèse de Rome a exprimé son indignation mardi après la publication d’une photo montrant un drapeau nazi sur le cercueil d’une militante néofasciste devant une église de la capitale italienne où s’étaient déroulées ses funérailles. Un cliché publié par le quotidien «La Repubblica» montre des personnes en deuil devant l’église Santa Lucia, entourant le cercueil recouvert d’un drapeau rouge frappé d’une croix gammée.
Le journal précise que les funérailles de lundi avaient été organisées pour Alessia Augello, membre de Forza Nuova. Ce groupe néofasciste est accusé d’être à l’origine de violentes manifestations dans le centre de Rome en octobre dernier, visant des institutions publiques et le siège d’un syndicat. Selon «La Repubblica», Alessia Augello, 44 ans, est morte d’une thrombose veineuse profonde. Des membres de Forza Nuova ont fait le salut fasciste pendant ses funérailles, selon la même source.
«Symbole horrible incompatible avec le christianisme»
Le diocèse de Rome a confirmé que le cercueil avait été couvert par un drapeau nazi, qu’il a qualifié de «symbole horrible incompatible avec le christianisme», ajoutant que certaines des personnes présentes ont crié et fait des gestes en rapport avec «cette idéologie extrémiste». Le diocèse a condamné dans un communiqué cet incident comme «offensant et inacceptable».
Le curé de la paroisse, Alessandro Zenobbi, a exprimé sa «profonde tristesse, déception et consternation pour ce qui s’est passé, tout en prenant ses distances par rapport à chaque mot, geste et symbole utilisés à l’extérieur de l’église».
Forza Nuova a été créé en 1997 dans la tradition des organisations violentes d’extrême droite actives pendant les années de plomb en Italie. Son chef actuel, Roberto Fiore, 62 ans et père de 11 enfants, a été reconnu coupable dans les années 1980 de crime subversif et de fondation d’un mouvement politique armé d’extrême droite. Selon «La Repubblica», la police a assisté aux funérailles et mène une enquête.