Mondiaux de cyclismeElise Chabbey: «J’aurai un rôle à jouer sur ce tracé»
Malade sur le Tour de France, la Genevoise de 30 ans a récupéré depuis. Le parcours de ce dimanche, sur la course en ligne des Mondiaux de Glasgow (départ à 13 h, pourrait bien lui convenir.
- par
- Robin Carrel Stirling
Elise Chabbey a vécu des moments difficiles, sur la Grande Boucle féminine. Elle a tout de même trouvé le moyen d’apprécier l’ultime montée du Tourmalet, malgré des jambes en coton à cause de la maladie. Deux semaines après l’arrivée, la santé et les ambitions sont de retour pour la Genevoise. Ce dimanche, sur le parcours tortueux de Glasgow, elle fera une excellente outsider pour le titre mondial.
Est-ce que vos jambes de mardi sur le relais mixte, après le Tour de France et votre maladie, vous ont rassurée?
Oui, ça allait un peu mieux sur ce chrono. Je me suis bien reposée et j'ai pu faire des bons entraînements. C'est rassurant!
Cette course en ligne vient tard dans ces Mondiaux: le dernier jour. C'était long? Vous qui avez connu le monde universitaire avez logé à l'Université de Stirling, ça doit aider…
Ça fait une dizaine de jours que je suis là et ça devient longuet, je dois dire. Après le Tour de France, en plus, je ne suis rentrée à la maison que deux jours. L'environnement est toutefois agréable. Il y a un parc où on peut se balader. Ce n'est pas comme si on était coincé dans un hôtel. Au moins, ça c'est cool. Et ça permet de passer du temps avec mes coéquipières, c'est sympa!
Vous avez pu voir autre chose comme compétition, dans ces «Super Mondiaux»?
Ben pas tellement... Parce que, en fait, la piste était un peu en même temps que le chrono mixte et sa préparation. J'ai regardé le chrono des hommes jeudi. Mais sinon, ça n'a pas été possible. Je serais bien allée au VTT, mais c'est la veille de la course sur route (ndlr: et à Peebles, à deux heures et demi de route de Stirling) et ça aurait été trop compliqué.
Vous avez pu bien observer la course des hommes de dimanche dernier. Comment se prépare-t-on pour un parcours si spécial?
Clairement, c'est très technique et difficile. On l'a vu avec les garçons. La sélection s'est faite par l'arrière et via un écrémage assez violent. Sur toutes les courses, il y a eu des petits groupes de partout! Ça va être difficile et se jouer surtout au positionnement et aux relances. Il faudra être là dans les virages. C'est quelque chose qui me convient assez bien, je pense.
Après son abandon dans le contre-la-montre, Marlen Reusser a finalement choisi de s’aligner sur cette course en ligne. Mais de toute façon, on a vu que les courses d'équipes étaient impossibles sur ce tourniquet…
Moi, je ferai ma course, dans tous les cas. On n'a pas encore eu de briefing quant à la stratégie d'équipe, mais de toute façon c'est compliqué de prendre l’épreuve en main. Et ce n'est de toute façon pas à la Suisse de le faire. Nous ne sommes pas une nation dominante comme les Pays-Bas. Je pense qu'au final, ça ne va pas changer grand-chose.
La SD-Worx a tout écrasé cette saison, mais ici c'est par nations. Est-ce que les Pays-Bas, justement, vont prendre ce relais?
Ça va se jouer à la pédale! On l'a vu, les meilleurs étaient devant chez les hommes. Dimanche, celle qui va gagner, c'est celle qui aura les meilleures jambes ce jour-là. Mais aussi celle qui arrivera à s'en sortir sans problèmes mécanique et physique. La SD-Worx est clairement dominatrice sur le World Tour et au sein de cette formation, il y a de nombreuses athlètes qui auront leur chance ce dimanche. Mais je crois que j'ai aussi mon épingle à tirer de ce tracé. J'espère que j'arriverai à y faire quelque chose de bien.
Quand on prend le départ d'un Mondial, on rêve obligatoirement du maillot arc-en-ciel?
Il le faut! Si on part pour faire gruppetto, ce n'est pas très sympa. Après, c'est clair qu'il faut être réaliste... Des filles super en forme seront au départ. Mais moi, j'ai envie de bien faire aussi.
Vous avez aussi travaillé avec Oscar Saiz, le coach technique engagé par la Fédération?
Oui.
Ça fait une vraie différence?
Il nous a donné pas mal de petits conseils. Un peu pour les virages, les relances... C'est toujours utile! Après, ce sont des automatismes qu'il faut avoir au quotidien. Ça se travaille toute l'année, en fait. Moi, j'ai de la chance parce que je suis assez à l'aise en général dans les parties techniques. C'est déjà un avantage. Mais c'est clair que ça a aidé. On a pas mal travaillé avec lui.
Vous avez commencé dans une autre discipline. A quel point avez-vous progressé sur le vélo avec les années?
On ne se rend pas forcément compte, mais, sur une course de cinq heures, toutes les petites relances où on peut s'économiser et si on est bien placé dans les virages, c'est tout ça d'énergie conservée au fur et à mesure de la course. Au final, ça fait beaucoup! C'est super important de savoir se placer et d’en garder sous la pédale. Relancer, mais sans s'obliger à sprinter à chaque tournant: ça se bosse avec les courses et les années.
Et physiquement, avez-vous senti une grosse montée en puissance?
Oui, parce que, finalement, ça ne fait que trois, quatre ans que je ne fais que ça. Je sens qu'il y a encore de la progression et heureusement! Parce que sinon, ce serait un peu triste.