Justice européenne: Rapatriement des familles de jihadistes: la France condamnée

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Justice européenneRapatriement des familles de jihadistes: la France condamnée

La Cour européenne des droits de l’Homme estime que le gouvernement français a mal géré le retour de familles de jihadistes partis en Syrie.

Une vue du bâtiment de la Cour européenne des droits de l’Homme.

Une vue du bâtiment de la Cour européenne des droits de l’Homme.

AFP/Photo d’archives

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné mercredi la France pour ne pas avoir étudié de manière appropriée les demandes de rapatriement de familles de jihadistes en Syrie, des requêtes que Paris va devoir réexaminer au plus vite. «En exécution de son arrêt, la Cour précise qu’il incombe au gouvernement français de reprendre l’examen des demandes des requérants dans les plus brefs délais en l’entourant des garanties appropriées contre l’arbitraire», a indiqué la Grande chambre de la CEDH, sa plus haute instance.

Cet arrêt très attendu a été rendu mercredi à Strasbourg (est de la France) en présence de Marie Fontanel, l’ambassadrice française auprès du Conseil de l’Europe, ainsi que des représentants de plusieurs autres pays (Danemark, Suède, Royaume-Uni, Espagne…) dont des ressortissants sont également toujours retenus en Syrie.

Violation l’article 3.2

La Cour avait été saisie par deux couples de Français qui avaient demandé en vain aux autorités françaises le rapatriement de leurs filles, deux jeunes femmes compagnes de jihadistes, et de leurs trois enfants. «L’examen des demandes de retour effectuées par les requérants au nom de leurs proches n’a pas été entouré des garanties appropriées contre l’arbitraire», note la CEDH dans un arrêt très technique.

«L’absence de toute décision formalisée de la part des autorités compétentes du refus de faire droit aux demandes des requérants (…) les a privés de toute possibilité de contester utilement les motifs qui ont été retenus par ces autorités», poursuit la Cour. Celle-ci conclut à une violation par la France de l’article 3.2 du protocole n°4 de la Convention européenne des droits de l’Homme.

Outre le réexamen des demandes de rapatriement, Paris devra verser 18’000 euros (quelque 17’320 francs) et 13’200 euros aux deux familles requérantes pour frais et dépens.

Une femme de djihadiste rapatriée

(AFP)

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