Diplomatie: Biden et Lula se jurent de défendre une démocratie «mise à l’épreuve»

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DiplomatieBiden et Lula se jurent de défendre une démocratie «mise à l’épreuve»

Le président américain Joe Biden a reçu ce vendredi son homologue brésilien Lula à la Maison-Blanche.

Lula et Joe Biden à la Maison-Blanche ce vendredi.

Lula et Joe Biden à la Maison-Blanche ce vendredi.

Getty Images via AFP

Le président brésilien Lula, reçu vendredi par Joe Biden, a estimé que les deux dirigeants ne devaient «plus jamais permettre» des assauts contre la démocratie tels qu’en ont connu les États-Unis et le Brésil à deux ans d’intervalle.

Le président américain, aux côtés de son invité, a reconnu que la démocratie avait été «mise à l’épreuve» dans les deux pays, le 6 janvier 2021 quand des partisans de l’ancien président Donald Trump ont attaqué le Capitole à Washington, et le 8 janvier 2023 quand une foule acquise à l’ancien chef d’État Jair Bolsonaro a pris d’assaut les institutions de Brasilia. Mais «la démocratie a gagné», a dit Joe Biden. Les deux dirigeants ont continué à comparer leurs expériences, dans un bref échange qui s’est tenu devant la presse dans le Bureau ovale, avant que ne commence la réunion bilatérale proprement dite.

Lula a vivement critiqué son prédécesseur d’extrême-droite, actuellement présent aux États-Unis, qui diffusait «de fausses informations, le matin, l’après-midi, le soir», s’attirant cette réplique du président américain: «Cela me rappelle quelque chose». «Bolsonaro est une copie fidèle de Trump, c’est comme si on le passait à la photocopieuse», a dit Lula dans un entretien à la chaîne CNN, diffusé avant sa rencontre à la Maison-Blanche.

La question de l’Amazonie

«Je vais vous dire une chose: Bolsonaro n’a aucune chance de redevenir président du Brésil», a-t-il assuré à cette occasion, tout en assurant qu’il ne demanderait pas l’extradition de son rival, lequel se trouve en Floride. «Je ne vais pas en parler à Biden car cela dépendra de la justice brésilienne», a-t-il encore affirmé sur CNN.

«Le Brésil s’est isolé pendant quatre ans», a par ailleurs déploré le président brésilien dans le Bureau ovale, tandis que Joe Biden a assuré que désormais les deux pays étaient «ensemble» pour défendre les valeurs démocratiques dans le monde. Lula a insisté sur sa promesse de supprimer d’ici 2030 la déforestation dans la forêt amazonienne: «prendre soin de la forêt tropicale amazonienne c’est prendre soin de la planète, de notre propre survie».

La déforestation en Amazonie a progressé de 60% lors de chacune des années de mandat de Bolsonaro (2019-2022). Elle a continué, mais a nettement ralenti dès le premier mois de mandat de Lula. En janvier, 167 km2 de la plus grande forêt tropicale de la planète ont été rasés, soit l’équivalent de plus de 22’000 terrains de football.  Mais c’est beaucoup moins que les 430 km2 déboisés en janvier 2022, quand Jair Bolsonaro était encore au pouvoir.

Ukraine

Le président brésilien a été interrogé après la réunion sur une participation des États-Unis au «Fonds pour l’Amazonie», un mécanisme financier multilatéral créé en 2008 et géré par le Brésil pour soutenir la lutte contre la déforestation. «Non seulement je pense que (les États-Unis) vont participer, je pense que c’est nécessaire», a-t-il dit aux journalistes qui l’attendaient.

Il a assuré que le sujet n’avait pas été «spécifiquement abordé», mais ajouté: «J’ai évoqué la nécessité que les pays riches prennent leurs responsabilités pour aider les pays ayant des forêts tropicales et pas seulement au Brésil». Lula a relancé ce fonds que son prédécesseur avait gelé, et auquel ont surtout contribué jusqu’ici la Norvège et dans une moindre mesure l’Allemagne. Le Brésil est aujourd’hui en quête d’autres donateurs.

À propos de l’Ukraine, un sujet délicat entre les États-Unis et le Brésil, Lula a dit lors de son échange avec la presse qu’il avait évoqué «le besoin de créer un groupe de pays qui ne soient pas impliqués, ni directement ni indirectement, dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine, afin que nous ayons la possibilité de construire la paix.» Les États-Unis sont les grands pilotes de la réponse occidentale à la Russie, tandis que le Brésil a condamné l’invasion russe à l’ONU mais n’a pas adopté de sanctions économiques contre Moscou ni envoyé de munitions à Kiev.

(AFP)

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