Basketball: Du suspense à tous les étages et un cruel dilemme

Le public a répondu présent. Il y avait près de 500 personnes au Rocher mercredi pour le match capital du BBC Nyon face au BBC Monthey dans la course aux play-off. Comme souvent cette saison, le jeu valaisan s’est délité dans le dernier quart. Et de l’autre côté du parquet, les Vaudois ont su en profiter à merveille, à l’instar de Colin Dougherty (22 points). D’abord relativement discret, l’arrière américain a survolé les débats en fin de match.

Avec un Jérémy Jaunin altruiste (14 points, 6 assists et 4 rebonds), Devante Brooks a été l’autre acteur principal de l’équipe de Stefan Ivanovic, avec 23 points, 12 rebonds et une évaluation de 32. Voilà donc Nyon là où il voulait être, avec son destin en mains pour le déplacement à Neuchâtel samedi. Une victoire l’enverrait en play-off, une défaite le condamnerait à partir en vacances plus tôt que prévu. Comme Monthey ce week-end face à Vevey, au Reposieux. Les Chablaisiens, qui n’ont plus raté les phases finales depuis 23 ans, sont bien mal embarqués.

Troisième larron de cette course au play-off, le BC Boncourt a terminé son championnat sur un revers et s’est du même coup condamné à attendre les résultats du week-end pour savoir s’il disputera les phases finales. Mais le BCB a-t-il vraiment envie de les disputer? On peut se poser la question à lire les propos de l’entraîneur jurassien Etienne Faye après la rencontre contre Neuchâtel. «Mon sentiment, c’est que je veux vite finir la saison, a-t-il dit au «Quotidien Jurassien». On est en train de jouer avec la santé de nos joueurs. Tout le monde parle de play-off, mais on perd encore Kevin Monteiro (adducteurs). On va rester des compétiteurs, mais là, franchement, les joueurs sont usés physiquement et mentalement. On ne peut pas aller en play-off en jouant à cinq.» Le rayon de soleil pourrait venir de Florian Steinmann, sur le chemin du retour après une déchirure à un mollet.

Auteur d’une «remontada» dans le Chaudron, Union était déjà assuré de boucler la saison régulière au 5e rang avant même de défier Boncourt. Ça n’a pas empêché l’entraîneur neuchâtelois Mitar Trivunovic de jouer la gagne à fond et de faire – trop? – jouer ses cadres, à l’image de Dalan Ancrum (37 minutes), pourtant en délicatesse avec un genou il y a peu, ou Juan Esteban De La Fuente (36). Le technicien, qui avait laissé son capitaine Killian Martin (adducteurs) au repos, optera-t-il pour la même stratégie dans un match pour «beurre» pour les siens contre Nyon? Avec sa rotation à huit joueurs, le pari est risqué. Parce que si l’un d’eux se blesse…

On parle de pari risqué parce que les Lions, qui ont encore moins d’éléments incontournables à disposition (7), ont eu très peur pour Jeremiah Paige lors de la large victoire face à une formation de Starwings qui boucle sa saison en roue libre. Touché au mollet au cours de la rencontre, l’arrière américain en est quitte pour une frayeur, comme son coach Dragan Andrejevic. Dès lors, le technicien serbe prendra-t-il le risque de jouer samedi avec son équipe type à Lugano? Faut-il gagner, chasser la 3e place de Vevey et ainsi entretenir la dynamique victorieuse ou bien donner la chance aux jeunes en préservant les cadres quitte à perdre et terminer 4e. Cruel dilemme.

C’est le même choix qui s’offre au Vevey de Niksa Bavcevic: tout donner à Monthey pour rester au 3e rang ou faire l’impasse en faisant tourner et hériter d’un 4e rang – en cas de défaite et si les Lions s’imposent – qui enverrait le VRB dans une demi-finale potentielle face au leader Massagno et non face à Fribourg. Ce qui est certain, c’est qu’Olympic bouclera sa saison samedi en dauphin des Tessinois. Pour le choc de cette avant-dernière journée, aux Galeries du Rivage, les hommes de Petar Aleksic ont confirmé leur excellente forme du moment. Tout ne fut pas parfait, en témoignent les 22 ballons perdus d’Arnaud Cotture et compagnie, mais avec une nouvelle bataille du rebond remportée, ce fut suffisant pour prendre le meilleur sur un VRB en panne d’adresse (2/23 à 3 points) et symbolisé par un Thabo Sefolosha très maladroit dans l’exercice (0/7).