ÉtudeLe Léman face à la «menace grandissante» du plastique
Un travail de l’Association pour la Sauvegarde du Léman montre que les plages du lac sont contaminées par des macro et microplastiques. L’organisme a alerté les autorités.
L’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) dévoile ce mardi les résultats préliminaires de son étude approfondie sur la présence de micro et macroplastiques sur les plages du Léman. Intitulée Pla’stock, elle révèle notamment «la problématique de la fragmentation de plastique dans l’environnement et la présence de nouveaux déchets».
«Près de 50% des macroplastiques sont encore identifiables, tandis que le reste se présente en fragments de plus en plus petits», constate l’ASL. Son étude souligne d’ailleurs «la présence massive de microplastiques primaires (fibres textiles, microbilles…) ou provenant de la fragmentation des macroplastiques». Les déchets les plus retrouvés sont:
Les films alimentaires (27%);
Les pellets destinés à la fabrication d’objets (18%);
Les cotons-tiges (8%);
Les déchets issus de la construction (4%);
Les fibres plastiques utilisées dans le béton projeté (3%);
Les mini-grilles plastiques de stations d’épurations des eaux usées (2%).
L’étude Pla’stock a aussi permis de découvrir la présence d’un nouveau déchet dans l’environnement: les fibres utilisées pour solidifier le béton lors de la construction de tunnels. «Lors de la projection de béton enrichi sur les parois et la voûte du tunnel, environ 25% de ces fibres se retrouvent au sol. Elles seraient ensuite transportées par les eaux de ruissellement et les pneus des camions de chantier», détaille l’ASL.
L’an dernier, lexposition "Plastic Léman" proposée par le musée du Léman à Nyon et l’association Oceaneye mettaient en lumière l’urgence du problème de la pollution microplastique dans le lac.
À noter encore que «la plage de l'Empereur aux Grangettes présente des concentrations de plastiques plus de deux fois supérieures à celles de la plupart des autres sites». Au vu de ces résultats, l’ASL a alerté les autorités et la Commission pour la protection des eaux du Léman «et organisé une séance avec les représentants des offices cantonaux. L’Office fédéral de l’environnement a également été informé et le dossier est en cours de traitement». Affaire à suivre en Suisse et en France.
Le projet Pla’stock
Le projet Pla’stock a été mis en place sur 18 plages suisses et sept françaises du lac Léman. Il «combine science participative (100 bénévoles suisses et français sur le terrain pour traquer les macroplastiques) et caractérisation scientifique des microplastiques en collaboration avec le département F.-A- Forel de l’Université de Genève», explique l’ASL.