France: Les passagers indiens bloqués depuis jeudi ont pu repartir

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FranceLes passagers indiens bloqués depuis jeudi ont pu repartir

La justice française a autorisé l’Airbus, immobilisé depuis jeudi près de Paris pour une enquête sur la traite d’êtres humains, à redécoller vers l’Inde avec 276 personnes à bord.

Bloqué depuis le 21 décembre à l’aéroport de Vatry, l’avion transportant des passagers indiens pourrait très vite redécoller.

Bloqué depuis le 21 décembre à l’aéroport de Vatry, l’avion transportant des passagers indiens pourrait très vite redécoller.

AFP

L’avion immobilisé depuis jeudi à l’aéroport de Vatry (Marne) a décollé lundi vers 14H40, a constaté un journaliste de l’AFP, avec 276 passagers indiens à bord sur les 303 initiaux, selon une source proche du dossier.

Arrivé jeudi après-midi à Vatry pour une escale technique, l’appareil y est resté immobilisé près de quatre jours en raison d’un signalement anonyme faisant état de soupçons de traite d’êtres humains. Vingt-sept passagers restent en France: deux personnes présentées lundi à un juge d’instruction en vue d’une possible mise en examen, et 25 autres ayant déposé une demande d’asile, qui sera analysée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, selon la source proche du dossier.

Aux États-Unis via le Nicaragua?

L’Airbus A340 de ces 303 Indiens, qui faisait la liaison entre Dubaï (Émirats arabes unis) et Managua, capitale du Nicaragua, s’était posé jeudi après-midi à Vatry, à 150 km de Paris, pour faire le plein.

Mais cette simple escale technique s’est transformée en longue immobilisation après un «signalement anonyme» selon lequel des passagers étaient «susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains» en bande organisée, avait indiqué le Parquet de Paris vendredi.

Selon une source proche du dossier, ces Indiens, probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d’entrer illégalement aux États-Unis ou au Canada. Parmi eux figurent onze mineurs non accompagnés, selon le Parquet de Paris.

«Erreur monumentale», «dénonciation inappropriée» ou «vrai délit»?

«On est dans une affaire qui peut être très grave, mais à l’heure qu’il est, on est encore un peu dans l’incertitude», a souligné Patrick Baudouin, président de la LDH. «Est-ce que c’est une erreur monumentale qui a été commise, une dénonciation qui finalement s’avérerait totalement inappropriée, ou est-ce que derrière tout cela, il y a un vrai délit, un crime?»

Douze demandes d’asile ont par ailleurs été déposées, a indiqué une source proche du dossier dimanche soir.

La préfecture de la Marne précise que des lits individuels, des toilettes et des douches ont été installés dans la zone d’attente de l’aéroport et qu’une «zone famille, pour assurer l’intimité parent-enfant», a été mise en place. Mais François Procureur s’est ému de «problèmes d’exiguïté et de mauvaises conditions de vie» dans cette zone.

Deux hommes passeront devant le juge

Deux Indiens du vol immobilisé sur des soupçons de traite d’être humains vont être présentés, ce lundi, à un juge d’instruction en vue d’une possible inculpation, la plupart des autres passagers devant pour leur part décoller vers l’Inde dans la journée.

Une enquête pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers sur le territoire en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs a été ouverte par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Ces deux hommes, nés en 2000 et 1984, avaient été placés en garde à vue vendredi, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans ce qui pourrait être une filière d’immigration clandestine. Le Parquet a demandé leur placement en détention provisoire.

(AFP)

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