Guerre en UkraineVladimir Poutine fustige «l’impérialisme» de l’OTAN
Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé le soutien de l’Ukraine par l’OTAN, dont le sommet s’achève ce jeudi à Madrid, en Espagne.

Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg le 27 avril 2022.
AFPL’OTAN, dont le sommet à Madrid s’achève jeudi, a promis de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire face à la «cruauté» de la Russie, un soutien dénoncé par le président russe qui a fustigé les «ambitions impérialistes» de l’Alliance. En marge de la rencontre dans la capitale espagnole, Londres et Washington ont renforcé leur aide, militaire et économique, à l’Ukraine.
«C’est un sommet spécial, un sommet de transformation, l’Alliance change sa stratégie dans la réponse aux politiques antieuropéennes agressives de la Russie», s’est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son adresse quotidienne, après avoir «appelé les pays de l’OTAN à accélérer la livraison à l’Ukraine de systèmes de missiles de défense et d’augmenter significativement la pression sur l’État terroriste».
Dans une déclaration commune, les pays membres de l’OTAN ont précisé s’être mis d’accord sur un nouveau plan d’aide passant par la «livraison d’équipements militaires non létaux» et par un renforcement des défenses ukrainiennes contre les cyberattaques.
«Hégémonie»
«L’épouvantable cruauté de la Russie provoque d’immenses souffrances humaines et des déplacements massifs», ont-ils écrit, estimant que Moscou portait «l’entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire». Les aides devraient alors se poursuivre dans les mois à venir.
«L’Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu’il le faudra», a déclaré mercredi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, évoquant une «obligation morale et politique» pour l’Alliance atlantique. L’organisation a aussi validé son élargissement à la Suède et la Finlande.
En conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène, Vladimir Poutine a fustigé l’attitude des Occidentaux. «Les pays leaders de l’OTAN souhaitent […] affirmer leur hégémonie, leurs ambitions impériales», a-t-il accusé.
«Menace la plus significative»
«L’appel à l’Ukraine à poursuivre les combats et à refuser les négociations ne fait que confirmer notre hypothèse que l’Ukraine et le bien du peuple ukrainien, ce n’est pas l’objectif de l’Occident et de l’OTAN, mais un moyen de défendre leurs propres intérêts», a affirmé le président russe. Dans une nouvelle feuille de route stratégique adoptée lors du sommet de Madrid, l’OTAN désigne la Russie comme «la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés».
«Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une attaque contre la souveraineté ou l’intégrité territoriale des alliés», prévient ce document, qui n’avait pas été révisé depuis 2010. Les pays de l’OTAN ont validé un renforcement de leur présence militaire sur le flanc oriental de l’Alliance, qui va porter à plus de 300’000 militaires les effectifs de ses «forces à haut niveau de préparation».
La promesse de soutien des Occidentaux s’est aussi concrétisée par l’annonce, mercredi, par Londres du déblocage d’un milliard de livres (1,16 milliard de francs) d’aide supplémentaire à l’Ukraine, comprenant des systèmes de défense antiaérienne et des drones.
Aide américaine
«Alors que Poutine ne parvient pas à réaliser les gains qu’il avait prévus et espérés, et que la futilité de cette guerre devient évidente pour tous, ses attaques contre le peuple ukrainien sont de plus en plus barbares», a déclaré le premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué. Cette nouvelle somme porte à 2,3 milliards de livres (2,66 milliards de francs) l’aide militaire britannique à Kiev, selon Downing Street.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé le versement d’une tranche de 1,3 milliard de dollars d’aide économique, dans le cadre d’un plan de soutien de 7,5 milliards de dollars (7,2 milliards de francs) promis par Washington en mai, alors que le déficit budgétaire ukrainien se creuse de 5 milliards de dollars par mois.