Royaume-Uni: Sous le feu des critiques, Liz Truss assure qu’elle n’abandonnera pas

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Royaume-UniSous le feu des critiques, Liz Truss assure qu’elle n’abandonnera pas

La Première ministre britannique, au plus mal dans les sondages, a répondu avec vigueur aux questions des députés. En plus, avec 10,1% en septembre, l’inflation a atteint un sommet en 40 ans.

Rejetée par l’opinion, contestée au sein de sa propre majorité, après six semaines au pouvoir, Liz Truss voit déjà son autorité réduite en lambeaux.

Rejetée par l’opinion, contestée au sein de sa propre majorité, après six semaines au pouvoir, Liz Truss voit déjà son autorité réduite en lambeaux.

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Sous un feu nourri d’attaques, après avoir dû abandonner son programme économique, la Première ministre britannique Liz Truss s’est défendue mercredi au Parlement, assurant qu’elle était une «battante, pas quelqu’un qui abandonne». Rejetée par l’opinion, contestée au sein de sa propre majorité, la dirigeante conservatrice est déjà en sursis six semaines, après son entrée à Downing Street.

«Je suis préparée à faire face, je suis prête à prendre les décisions difficiles», a-t-elle affirmé. Très combative, elle a cherché autant à défendre sa politique face aux huées et aux appels à la démission de l’opposition travailliste qu’à convaincre les rangs conservateurs de sa capacité à rester à Downing Street.

«À quoi sert une Première ministre dont les promesses ne tiennent même pas une semaine?», a asséné, sans ménagement, le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, énumérant toutes les mesures que Liz Truss a dû abandonner sous la pression des marchés et de son propre camp. «Comment peut-elle être tenue pour responsable quand elle n’est pas aux commandes?», a encore cinglé le leader travailliste.

«Une rébellion se prépare…»

Alors que l’inflation a accéléré à 10,1% en septembre, un sommet en 40 ans, «une rébellion sur les bancs conservateurs se prépare déjà», selon le «Daily Telegraph». «The Times» évoque lui aussi cette «révolte», tout en jugeant peu probable une décision aussi impopulaire. «Ce gouvernement donne la priorité aux plus vulnérables, tout en apportant de la stabilité économique et en menant vers une croissance de long terme souhaitée par tous», a voulu rassurer, mercredi matin, le tout nouveau ministre des Finances, Jeremy Hunt.

Pour tenter de calmer la tempête économique et politique, la cheffe du gouvernement, âgée de 47 ans, a dû revenir quasi intégralement sur les baisses d’impôts massives qu’elle avait promises en campagne – la livre avait chuté à un plus bas niveau historique, la Banque d’Angleterre devant intervenir pour empêcher la situation de dégénérer en crise financière – et Jeremy Hunt a prévenu qu’il faudrait faire des économies dans les dépenses publiques.

Les marchés ont semblé rassurés et le Fonds monétaire international a salué le retour à la «discipline budgétaire», au moment où la récession guette. Mais beaucoup craignent un retour à l’austérité, comme lors de la crise financière de 2008, qui s’était traduite par des coupes drastiques dans les budgets publics et une hausse du chômage.

Sur le gril en début d’après-midi

La séance de questions au Parlement a été la première prise de parole de Liz Truss depuis un entretien à la BBC, lundi soir, dans lequel elle s’est dite «désolée» pour ses «erreurs», tout en affichant sa détermination à rester au pouvoir. Mais est-il encore temps pour espérer redresser la situation? Selon un sondage YouGov, seul un Britannique sur dix a une opinion favorable de Liz Truss, un sur cinq chez les électeurs du Parti conservateur. Et 55% des membres du parti majoritaire estiment qu’elle devrait démissionner, alors que 38% souhaitent qu’elle reste en poste.

Pas le temps de se débarrasser d’un autre Premier ministre…

(AFP)

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