Hong Kong - Election d’un nouveau comité électoral «réservé aux patriotes»

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Hong KongÉlection d’un nouveau comité électoral «réservé aux patriotes»

4800 Hongkongais, soit l’équivalent de 0,06% des habitants, votent dimanche pour choisir le nouveau comité électoral, qui choisira le prochain dirigeant de la ville.

Pékin insiste sur le fait que le nouveau système politique est plus représentatif et qu’il permettra d’éviter que des éléments «antichinois» n’accèdent au pouvoir.

Pékin insiste sur le fait que le nouveau système politique est plus représentatif et qu’il permettra d’éviter que des éléments «antichinois» n’accèdent au pouvoir.

AFP

L’élite politique de Hong Kong désigne dimanche un puissant comité qui choisira le prochain dirigeant de la ville et près de la moitié du corps législatif, dans le cadre d’un nouveau système «réservé aux patriotes» imposé par Pékin.

«Il s’agit d’une élection importante bien que le nombre de personnes pouvant y participer ne soit pas élevé», a déclaré à la presse l’actuelle dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam, ajoutant que le nouveau système garantirait que les «fauteurs de troubles antichinois» ne pussent plus «faire obstruction» au gouvernement.

Quelque 4800 Hongkongais sont autorisés à voter pour choisir le comité électoral, soit l’équivalent de 0,06% des 7,5 millions d’habitants de la ville, et moins que les 6000 policiers déployés pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de manifestations ni de perturbations pendant le vote. À la fermeture des bureaux de vote dimanche, le taux de participation parmi les personnes autorisées à voter était de 86%, selon les autorités. En 2016, avant la réforme, environ 233’000 Hongkongais avaient pu voter.

Vérification de leur loyauté

La grande majorité des 1500 sièges concernés par le scrutin de dimanche seront installés d’office ou choisis par des groupes d’intérêts spéciaux, et seulement 364 sièges sont réellement à pourvoir au moyen du vote.

Il s’agit du premier scrutin dans le cadre d’un nouveau système où toutes les personnes qui se présentent à un poste public doivent faire l’objet d’une vérification de leur loyauté politique et d’une habilitation à ne pas constituer une menace pour la sécurité nationale.

En décembre, ce comité désignera 40 des 90 sièges au sein du Conseil législatif de la ville – 30 seront choisis par des groupes d’intérêts spéciaux et seulement 20 seront directement élus. L’année suivante, il choisira le prochain dirigeant de Hong Kong, approuvé par la Chine. Pékin insiste sur le fait que le nouveau système politique est plus représentatif et qu’il permettra d’éviter que des éléments «antichinois» n’accèdent au pouvoir.

«Marionnettes» de Pékin

Ses détracteurs affirment qu’il ne laisse aucune place à l’opposition pro démocratique, et qu’il fait de Hong Kong un miroir de la Chine continentale autoritaire dirigée par le Parti communiste. «Les Hongkongais sont complètement coupés des opérations électorales», a déclaré à l’AFP Nathan Law, un éminent dirigeant démocrate qui a fui en Grande-Bretagne l’année dernière. «Tous les candidats aux élections deviendront des marionnettes de spectacle sous le contrôle total de Pékin, sans aucune compétition significative», a-t-il ajouté.

Ted Hui, un ancien législateur qui s’est installé en Australie, a estimé que le système politique de Hong Kong était désormais «un jeu d’estampillage complètement contrôlé par Pékin». «C’est plus qu’une démocratie gérée. C’est une autocratie qui essaie de faire semblant d’être civilisée», a-t-il commenté à l’AFP.

C’est plus qu’une démocratie gérée. C’est une autocratie qui essaie de faire semblant d’être civilisée.

Ted Hui, ancien législateur

La Chine avait promis que Hong Kong conserverait ses principales libertés et son autonomie pendant 50 ans après sa rétrocession par le Royaume-Uni en 1997. Mais Pékin a commencé à resserrer son emprise sur la ville à la suite des manifestations de 2019.

Les dirigeants chinois ont également été piqués au vif par la victoire écrasante des candidats pro-démocratie la même année aux élections des conseils de district – les seuls postes de la fonction publique à Hong Kong entièrement sélectionnés au suffrage universel.

Loi sur la sécurité nationale

Outre le nouveau système politique, la Chine a également imposé une vaste loi sur la sécurité nationale qui a criminalisé une grande partie de la dissidence.

De nombreuses personnalités de l’opposition ont été emprisonnées, des dizaines de groupes pro-démocratie, dont le journal le plus populaire de la ville, ont été fermés et des dizaines de milliers de Hongkongais sont partis à l’étranger. D’autres ont été disqualifiés en raison de leurs opinions politiques.

Dernier recul en date: la Confédération des Syndicats, la plus importante organisation syndicale pro-démocratie du territoire avec 140’000 membres, a annoncé dimanche sa dissolution pour le mois prochain.

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