GolfLa 13e sera-t-elle la bonne pour le Genevois de Sousa à Crans?
Raphaël de Sousa dispute son treizième – et dernier? – European Masters, cette semaine. Il espère franchir le cut du tournoi valaisan pour la première fois de sa carrière.
- par
- Jérôme Reynard Crans-Montana
A Crans-Montana, en l’absence des cinq meilleurs joueurs du pays, pour qui l’enjeu est ailleurs, c’est le Saint-Gallois Mathias Eggenberger (No 6) et le Genevois Raphaël de Sousa (No 7), invités, qui emmènent dès ce jeudi la délégation suisse. Et qui portent les espoirs du public, dans l’attente de la qualification pour le week-end d’un représentant helvétique depuis 2017 (Luca Galliano).
Le premier y est déjà parvenu. C’était en 2016 lors de la deuxième de ses quatre participations, bouclée à une honorable 41e place (-3). Le second, en revanche, semble maudit sur le Haut-Plateau, lui qui n’a jamais franchi le cut du vendredi soir en douze apparitions depuis 2001. Et si la treizième - tiens donc - était la bonne?
«Je n’en fais pas une obsession, répond Raphaël de Sousa. De toute manière, je vois toujours plus loin que le cut. Ce n’est pas une finalité en soi. Mes objectifs, je les fixe davantage au niveau de l’attitude. Car pour sortir le meilleur de soi-même, il faut avoir le bon état d’esprit. Après, on dit qu’on ne doit pas penser au cut, mais on y pense forcément. D’autant plus quand on arrive à un âge où on fait le bilan chaque fin d’année avant de décider si ça vaut la peine de continuer ou non.»
Le Genevois ne sait pas s’il aura une quatorzième chance. «Mais à 38 ans, c’est plus facile d’accepter les contre-performances. Parce qu’on sait qu’on a tout essayé, avec nos propres moyens. Il y a moins de regrets.» Moins de pression au départ, également? «Clairement. Par le passé, il y a eu des éditions lors desquelles je ne me reconnaissais pas. Mais tu apprends de ce genre d’expériences aussi. La pression supplémentaire existe. Elle est normale quand on est habitués à la discrétion du Challenge Tour (ndlr: l’antichambre du circuit européen de référence) et qu’on joue un événement de cette ampleur, avec du public, en plus à la maison, devant ses proches. Il faut essayer de faire avec et de la transformer en pression positive.»
Un parcours préparé autrement
Qu’est-ce qui coince à Crans-Montana pour Raphaël de Sousa? «On ne peut pas dire que le parcours ne me convient pas. J’ai déjà été -15 après deux tours au Mémorial Olivier Barras (ndlr: un tournoi du calendrier suisse qui se dispute sur le Haut-Plateau aussi). Par contre, ce qu’on peut dire, c’est que le terrain est préparé autrement pour l’Omega European Masters que pour le Mémorial Olivier Barras et les étapes du Challenge Tour en général. Il y a davantage de rough (ndlr: le gazon non-tondu), les greens sont plus fermes, les drapeaux sont placés dans les coins. Tout ça joue un rôle et participe à rendre le parcours très exigeant.»
Raphaël de Sousa débarque en Valais sur une série de six cuts manqués sur le Challenge Tour, après une première partie de saison pourtant encourageante et marquée par une septième et une onzième places. «Le fait que j’aie dû adapter mon calendrier pour des raisons familiales a peut-être eu un effet, dit-il. Je joue un peu moins, du coup j’ai un peu plus de mal à prendre le rythme, surtout dans les périodes plus compliquées. Mais la chance que j’ai, c’est que j’arrive à Crans après avoir enchaîné deux tournois. Et même si j’ai raté le cut les deux fois, c’était pour un point seulement. Ça prouve que je ne suis pas loin. Je me sens mieux, pour cet Open et pour la suite de la saison.»
Pour sa dernière saison? «Je déciderai à la fin de l’année. J’ai toujours cette passion pour le sport, pour le golf. Ça fait partie de ma vie depuis tout petit. Même si je choisie de me lancer sur d’autres projets en 2022, j’aimerais jouer encore un peu. D’autant que je devrais parvenir à conserver une catégorie de jeu sur le Challenge Tour.»