Guerre en UkraineAprès l’attaque russe, l’Ukraine dénombre des dizaines de morts
Dès les premières heures de l’opération militaire russe, jeudi, Kiev a annoncé la perte d’une quarantaine de soldats et d’une dizaine de civils. De son côté, Moscou veut «dénazifier» l’Ukraine.
Vladimir Poutine a lancé, jeudi, une invasion de l’Ukraine, avec frappes aériennes et entrée de forces terrestres depuis plusieurs directions, les autorités ukrainiennes faisant état quelques heures plus tard d’un premier bilan d’une cinquantaine de morts, dont une dizaine de civils. L’attaque a immédiatement déclenché un tollé de la communauté internationale, avec des réunions d’urgence prévues dans plusieurs pays occidentaux, à l’OTAN et à l’Union européenne.
Le président russe a donné le signal des hostilités jeudi à l’aube, après avoir reconnu, lundi, l’indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass et fait valider, mardi, une intervention par le Parlement russe. «J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale», a annoncé le maître du Kremlin, dans une déclaration surprise à la télévision, avant 6h du matin (4h en Suisse). «Nous nous efforcerons d’arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine. Nous n’avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens, nous ne comptons imposer rien par la force à personne», a-t-il assuré, appelant les militaires ukrainiens «à déposer les armes».
Il s’est justifié en répétant ses accusations infondées d’un «génocide» orchestré par l’Ukraine dans les territoires séparatistes pro-russes, et en arguant d’un appel à l’aide des séparatistes et de la politique agressive de l’OTAN envers la Russie, qui instrumentaliserait l’Ukraine.
Explosions dans plusieurs villes
Peu après, une série d’explosions étaient entendues à Kiev, Kramatorsk, ville de l’est qui sert de quartier général à l’armée ukrainienne, à Kharkiv (est), deuxième ville du pays, à Odessa (sud), sur la mer Noire, et à Marioupol, principal port de l’est du pays. Les sirènes d’alerte aérienne retentissaient toutes les 15 minutes à Lviv, la ville de l’ouest où les États-Unis et plusieurs autres pays ont déplacé leurs ambassades, et à Odessa.
Promettant de «vaincre», le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proclamé la loi martiale dans le pays, appelé ses concitoyens à «ne pas paniquer», avant d’annoncer la rupture des relations diplomatiques avec Moscou. Il a aussi ordonné à ses troupes d’«infliger un maximum de pertes à l’agresseur», selon le commandant en chef de l’armée ukrainienne.
Vers 11h (heure en Suisse), un membre de l’équipe présidentielle indiquait aux journalistes que «plus de 40 militaires ukrainiens avaient été tués, des douzaines blessés» et «près de dix civils tués».
Les séparatistes disent avoir gagné du terrain
L’Ukraine a fermé son espace aérien pour l’aviation civile, et la Moldavie voisine a annoncé faire de même. Les vols ont aussi été annulés depuis les aéroports des grandes villes du sud de la Russie, à proximité de l’Ukraine. Moscou a fermé à la navigation la mer d’Azov, qui baigne l’Ukraine et la Russie. Les deux côtés lançaient des affirmations invérifiables de source indépendante: l’armée ukrainienne a affirmé avoir tué «environ 50 occupants russes», tandis que le porte-parole du ministère russe de la Défense a affirmé que les séparatistes avaient déjà gagné quelques kilomètres de terrain dans les régions de Lougansk et Donetsk.