Automobilisme: La bataille s’annonce serrée

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AutomobilismeLa bataille s’annonce serrée

À Austin, dimanche dernier, Max Verstappen n’a repris la tête de la course à Lewis Hamilton qu’à six tours de l’arrivée. Contre la supériorité des Red Bull, la résistance commence à s’organiser. Un peu trop tard…

Luc Domenjoz Mexico-City
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Luc Domenjoz Mexico-City

Leclerc sort de piste

Les premiers essais libres, à Mexico, ont été dominés par les Ferrari. Mais lors de la deuxième séance, alors qu’il menait des essais de pneus pour Pirelli, Charles Leclerc est sorti de piste et a sévèrement endommagé l’arrière de sa Ferrari. «Je ne crois que ça n’aura pas de fâcheuses conséquences sur le reste du week-end», commentait le Monégasque - qui oubliait la surcharge de travail pour ses mécaniciens! «Jusque-là, la voiture répondait bien, on devrait être en bonne position ce week-end.»

Charles Leclerc est sorti de piste et a sévèrement endommagé l’arrière de sa Ferrari.

Charles Leclerc est sorti de piste et a sévèrement endommagé l’arrière de sa Ferrari.

AFP

Chez Mercedes, alors que Lewis Hamilton a terminé deuxième à Austin, et que George Russell aurait pu finir sur le podium sans son accrochage du premier virage, c’est ce dernier qui a signé le meilleur chrono de la deuxième séance d’essais libres.

C’est le Britannique George Russell qui a signé le meilleur chrono de la deuxième séance d’essais libres.

C’est le Britannique George Russell qui a signé le meilleur chrono de la deuxième séance d’essais libres.

AFP

Sur ce circuit où les appuis sont plus faibles qu’il ne faudrait - malgré les ailerons les plus fortement braqués de la saison - en raison de l’altitude de 2200 mètres (et de l’air raréfié), les pilotes disent bien s’amuser: avec un déficit d’appui, les voitures glissent beaucoup, il faut savoir les tenir.

33 à 1 contre Sauber

Avant d’aborder ce Grand Prix du Mexique, l’écurie Sauber (sous son nom officiel, «Alfa Romeo Ferrari») occupe encore la sixième place du classement des constructeurs. Mais depuis le Grand Prix du Canada, en juin, elle n’a marqué qu’un seul point (la dixième place de Guanyu Zhou à Monza). Dans le même temps, derrière elle, l’équipe Aston Martin en a marqué… 33!

Désormais, l’équipe Sauber ne compte plus que 3 points d’avance sur Aston Martin, alors qu’il reste trois Grands Prix à disputer cette saison. À ce rythme-là, il est évident que l’écurie Sauber va perdre cette sixième place. Chez Aston Martin, on en est certain: «La voiture, en ce moment, est nettement plus compétitive qu’en début de saison, assure Lance Stroll. À Austin, nous roulions 5e et 6e avant que je n’abandonne et que Sebastian (Vettel) ne connaisse un problème au moment de changer ses pneus. On n’a pas maximisé nos performances là-bas, mais on va se rattraper ce week-end.»

Aston Martin compte sur une bonne performance de Sebastian Vettel pour dépasser Sauber.

Aston Martin compte sur une bonne performance de Sebastian Vettel pour dépasser Sauber.

AFP

Pour l’équipe Sauber, cette sixième place représente, en gros, dix millions de dollars de budget en plus par rapport à une septième place - c’est l’argent versé comme prime à la fin de la saison.

C’est une grosse somme. Mais même si elle finit par la perdre face à Aston Martin, l’écurie suisse rentrera déjà du Mexique avec l’annonce du contrat signé avec Audi à partir de 2026 - la marque allemande allant soutenir financièrement l’équipe suisse bien avant cette date.

Checo rêve de victoire

Cette saison, Sergio Perez a remporté deux victoires (à Monaco et à Singapour), tandis que sur la même voiture, Max Verstappen en a gagné… 13! Une comparaison qui fait mal, mais qui n’empêche par le Mexicain de vouloir s’adjuger son grand prix national. «Bien sûr que je veux gagner ce week-end», a-t-il commenté dans le paddock du circuit de Mexico.

Sergio Perez est attendu tout devant par son peuple dimanche à Mexico.

Sergio Perez est attendu tout devant par son peuple dimanche à Mexico.

Getty Images

En ville, on voit son portrait partout, sur les cabines téléphoniques Telmex, pour vanter la rapidité du réseau de l’opérateur, sur les arrêts de bus, où il fait la promotion de la Tequila «Patrón». Le long des avenues, des fans ouvrent les fenêtres de leur voiture pour laisser sortir un drapeau mexicain, tandis que d’autres hurlent «Checo» à tous les carrefours (c’est le surnom donné ici à Sergio Perez Mendoza). «Je veux le gagner, ce Grand Prix, mais ce sera aussi le but de Max (Verstappen), de Lewis (Hamilton) et des pilotes Ferrari. Il y aura du monde. Mais je vais tout donner. Vous savez, j’ai déjà rêvé plusieurs fois de gagner ici. De vrais rêves, ceux qui donnent la pêche quand on se lève le matin. Gagner ici, pour moi, ce serait énorme!»

Drapeaux noirs et orange abandonnés?

En sport automobile (pas seulement en Formule 1), le drapeau noir et orange est utilisé par les commissaires pour signaler à un pilote que sa voiture a un problème qui pourrait causer un danger. Il doit alors rentrer à son stand au tour suivant pour le faire réparer. Cette saison, ce drapeau a été présenté à trois reprises à Kevin Magnussen, pour des ailerons avant endommagés. Mais dimanche dernier, à Austin, Sergio Perez a roulé toute la course avant un déflecteur d’aileron avant abîmé, sans que le drapeau noir et orange lui demande de stopper.

Même situation pour Fernando Alonso: après son choc contre Lance Stroll, l’Espagnol a continué de rouler plusieurs tours avec un rétroviseur qui pendait et qui a fini par tomber sur la piste. Du coup, l’écurie Haas, au soir de la course d’Austin, a porté plainte contre ces deux pilotes, arguant d’un usage inégal du drapeau noir et orange.

Dans un premier temps, les commissaires d’Austin ont admis la requête de Haas et ont infligé une pénalité de 30 secondes à Fernando Alonso - sans sanctionner Sergio Perez, l’écurie Red Bull ayant pu démontrer que l’aileron n’allait pas tomber. Mais à Mexico, après avoir entendu les deux parties, les commissaires ont rendu sa place initiale à Fernando Alonso, jugeant injuste la pénalité de 30 secondes.

La Fédération a aussi décidé d’enquêter sur l’utilisation de ce drapeau noir et orange contesté, afin que son utilisation soit plus égalitaire. S’il sera toujours utilisé dans les autres formules automobiles, il le sera nettement moins en F1: les écuries, avec les centaines d’informations qu’elles reçoivent des voitures en temps réel, savent tout des problèmes qu’une monoplace peut rencontrer. À partir de maintenant, ce sera donc aux écuries elles-mêmes de juger si une voiture doit rentrer à son stand pour faire réparer les monoplaces ou pas.


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