Transports: Retour à la normale à Tunis après une grève impromptue

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TransportsRetour à la normale à Tunis après une grève impromptue

Les employés des tramways, autobus et trains de banlieue ont repris le travail à l’aube, jeudi, dans la capitale tunisienne, paralysée la veille par une grève aussi soudaine que massive.

Mercredi, les wagons des chemins de fer tunisiens étaient vides pendant la grève soudaine.

Mercredi, les wagons des chemins de fer tunisiens étaient vides pendant la grève soudaine.

AFP

La circulation est revenue à la normale à Tunis jeudi matin, après un arrêt complet mercredi, à l’appel de la branche transport de la puissante centrale syndicale UGTT pour protester contre un retard de plus de dix jours dans le paiement des salaires et un mauvais état des infrastructures de la société publique Transtu. Le ministère des Transports a annoncé dans un communiqué, tard mercredi, la «reprise du trafic sur le réseau de bus et métro (tramways) et la suspension de la grève brutale menée par les salariés de l’entreprise, à l’issue d’une séance de négociation» entre la direction de Transtu et les syndicats. Le ministère a confirmé le paiement des arriérés de salaires et de divers avantages (tickets-restaurants, primes de nuit ou de productivité, etc.) perçus habituellement par les salariés de Transtu.

Wajih Zidi, secrétaire général du syndicat des transports, avait indiqué la veille que «plus de 8300 employés» n’avaient pas encore reçu leur salaire d’octobre. Il avait aussi motivé la grève par «une dégradation» des infrastructures, avec des centaines de bus et tramways inutilisables, faute de pièces ou d’entretien. La Transtu exploite actuellement 250 autobus et quinze tramways et trains pour relier la capitale à la région du Grand Tunis, forte de plus de 2 millions d’habitants.

Difficultés économiques et politiques

Depuis la révolution de 2011, la Tunisie s’est enfoncée dans des difficultés économiques, aggravées par la pandémie de Covid-19, avec une croissance en berne et un chômage très élevé. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février a accentué la crise dans un pays très dépendant des importations de céréales et de carburants, deux secteurs où les prix flambent.

Le pays est aussi en proie à de graves divisions politiques depuis le coup de force du président Kais Saied qui s’est approprié tous les pouvoirs en juillet 2021. Asphyxiée par une dette dépassant les 100% du PIB, la Tunisie a obtenu à la mi-octobre un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt de quasi 2 milliards de dollars déboursable par tranches, à compter de décembre.

En contrepartie, le gouvernement s’est engagé à des réformes dont une levée progressive des subventions étatiques aux produits de base (alimentaires et énergie) et une restructuration des entreprises publiques qui ont le monopole de nombreux secteurs. Beaucoup d’experts redoutent des sacrifices lourds pour une population qui subit déjà une inflation galopante et voit son pouvoir d’achat s’effondrer.

(AFP)

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