Hockey sur glaceLHC-Fribourg, les clés de l’acte IV du derby romand
FR Gottéron a repris la main dans le quart de finale contre Lausanne et mène 2-1 dans la série. Jeudi, les Vaudois vont-ils être capables de rebondir devant leur public? Voici les clés de ce quatrième acte.
- par
- Cyrill Pasche
Une victoire (ou une défaite selon quel camp on se trouve) au bout de la nuit, avec un but du vétéran des Dragons Philippe Furrer après 105 minutes de jeu (3-2 ap). Sur sa patinoire jeudi (20h), Lausanne, désormais mené 2-1 dans la série, sera de nouveau sous pression. Voici les clés du quatrième acte.
La fatigue
Après une bataille aussi longue et intense lors du troisième acte à Fribourg, on peut se demander dans quel état de fraîcheur seront encore les joueurs des deux équipes ce jeudi à Lausanne. Si les éléments les plus sollicités mardi se trouvaient dans le camp vaudois (quatre des cinq joueurs qui ont passé le plus de temps sur la glace étaient des Lions), tout le monde a laissé des forces dans ce match à rallonge. Reste que mardi malgré la défaite, le LHC a tout de même laissé la plus forte impression en termes d’intensité lors des trois périodes de temps additionnel. Les Lions ont peut-être encore un atout dans leur jeu: le gardien Tobias Stephan, au repos mardi. Les Dragons, eux, n’ont pas d’autre choix que de renvoyer Reto Berra devant les filets.
Les Lions davantage sollicités
Les pénalités sottes
Le LHC s’est tiré une balle dans le patin en début de rencontre mardi lorsque Andrea Glauser puis Andy Miele se sont retrouvés simultanément sur le banc des pénalités. Gottéron a bondi sur l’occasion pour marquer deux fois. Lors du premier acte, une pénalité pour obstruction d’Aurélien Marti avait alors permis à Killian Mottet d’appliquer la sanction en supériorité numérique. Les joueurs de John Fust ont jusqu’ici trop souvent joué avec le feu et bon nombre des pénalités reçues auraient vraiment pu être évitées (Andrea Glauser en particulier). Face à une formation aussi redoutable que Fribourg en power play, cela ne pardonne que rarement.
Le power play du LHC
À ce stade, le jeu de puissance – ou plutôt d’impuissance du LHC – est devenu embarrassant. Le contraste entre la facilité offensive de FR Gottéron en power play et le manque de fluidité des Lions est saisissant. Forcément, lorsque des artistes comme Chris DiDomenico, David Desharnais et Killian Mottet se trouvent sur la glace, tout paraît très facile. Mardi à Fribourg, les Lions ont connu leurs phases les plus pénibles en… power play. Pas vraiment une surprise s’il l’on sait que les joueurs de John Fust n’ont marqué qu’une seule fois en avantage numérique, préplay-off et play-off compris. C’était à Ambri, à cinq contre trois, lors du deuxième acte de la série de la peur. Depuis, plus rien.
Pendant l’acte III, les Lions se sont même fait copieusement chambrer par le public fribourgeois à grands coups de «olé» à chaque fois que les Dragons récupéraient le puck pour le faire tourner et jouer la montre. Il y a toutefois eu un léger mieux en supériorité numérique avec un alignement Genazzi à la pointe, accompagné par les quatre étrangers (Miele, Sekac, Paré et Gernat). Sauf que les buts ne tombent toujours pas. Si le LHC veut encore avoir une chance de remporter cette série, il faudra bien résoudre ce problème. Pas sûr que l’équipe de John Fust serait menée 2-1 si son power play avait un rendement plus ou moins correct.
Les étrangers
Si les étrangers sont très vite pointés du doigt à Fribourg (Chris DiDomenico notamment après l’acte II perdu à Lausanne), les renforts des Dragons ont pris l’ascendant pour l’instant dans cette série. David Desharnais est brillant, DiDomenico est insaisissable et étonnement discipliné. Les deux hommes ont à chaque fois été décisifs lors des victoires des Dragons. C’est plutôt du côté lausannois que cela coince encore: à commencer par Jiri Sekac, épatant en préplay-off contre Ambri, mais éteint depuis le début de la série contre Fribourg.
Le Tchèque a toutefois montré des signaux encourageants mardi dès l’instant où il a été aligné aux côtés de l’Américain Andy Miele, un centre remuant que l’on voit beaucoup mais qui lui non plus n’est pas en totale réussite, et Francis Paré. Pour le quatuor d’étrangers du LHC (John Fust pourrait-il être tenté de relancer le centre canadien Cory Emmerton?), l’acte IV de jeudi est une bonne occasion de frapper un grand coup et de se mettre en évidence. Francis Paré, Martin Gernat, Andy Miele et Jiri Sekac ont démontré lors de la troisième manche qu’ils étaient sur la bonne voie. Ne manque qu’un zeste de réussite. En face, les renforts des Dragons n’ont pas à se poser toutes ces questions.