Hockey sur glace: Avoir été largué tôt pourrait servir Ajoie en play-out

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Hockey sur glaceAvoir été largué tôt pourrait servir Ajoie en play-out

Le HC Ajoie, bon dernier de National League, est officiellement assuré de devoir disputer les play-out depuis bientôt deux semaines. Son futur adversaire, Langnau, ne le sait pour sa part que depuis mardi soir.

Julien Boegli
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Julien Boegli
Damiano Ciaccio: «A ce stade, peu importe qui marque ou fait des points, chacun devra se mettre au service du groupe et du club.»

Damiano Ciaccio: «A ce stade, peu importe qui marque ou fait des points, chacun devra se mettre au service du groupe et du club.»

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Pour Ajoie, la saison régulière se terminera avec la réception de FR Gottéron ce jeudi à Porrentruy et un déplacement à Genève samedi. Deux matches, deux de plus, qui n’auront comme unique utilité de gonfler le moral des troupes avant d’entrer dans la phase cruciale du concours, celle qui le conduira à sauver sa place en National League. Dans les faits, cela fait depuis mi-décembre et l’éviction de l’entraîneur Filip Pesan que le sort du HCA semble scellé. Ce qui a ainsi laissé près de trois mois au successeur du Tchèque, Julien Vauclair, pour préparer au mieux ces échéances capitales. 

Ainsi donc, les play-out et leur cortège de moments à haute valeur crispante feront leur retour après quatre ans d’absence, pandémie et élargissement de la Ligue obligent. Lors de la dernière édition, en 2019, Davos s’était défait de Rapperswil en cinq manches lors d’une série sans grand risque puisque Langenthal, victorieux 4-0 de La Chaux-de-Fonds en finale de Swiss League, n’avait pas fait acte de candidature pour une montée. On en était donc resté là, sans barrage de promotion/relégation.

Il y a fort à parier qu’il en ira autrement cette fois-ci, avec deux gros candidats à l’étage du dessous (Olten et La Chaux-de-Fonds) qui se pressent au portillon. Le degré de dangerosité étant particulièrement élevé, c’est avec le «feu aux fesses» qu’Ajoulots et Emmentalois se défieront à partir du 14 mars. Malgré son statut de bon dernier qui lui colle à la peau et un premier duel à livrer en terrain hostile, le club de Porrentruy ne part pourtant pas forcément désavantagé.

La sérénité règne à nouveau

Son temps de préparation conséquent pourrait même être un atout. «Depuis que Julien Vauclair a repris le groupe, toute l’équipe a retrouvé confiance. La sérénité règne à nouveau, cela se voit sur la glace.» Gardien de l’édifice bruntrutain, Damiano Ciaccio, héroïque à plusieurs reprises ces dernières semaines, symbolise ce calme retrouvé.

Durant sa carrière, le Chaux-de-Fonnier, qui vient de fêter ses 34 ans (et toujours sans contrat pour l’année à venir), a déjà vécu par deux fois, à Langnau, cette tension des play-out. «A ce stade, peu importe qui marque ou fait des points, chacun devra se mettre au service du groupe et du club. Cela fait un moment que l’on sait qu’on y passera. Notre adversaire, lui, ne l’a su que dernièrement. Psychologiquement, ce peut être un petit avantage pour nous. Après, cela reste quatre matches à gagner, c’est long. Cette dernière phase de championnat positive que l’on a vécue (ndlr: 28 points obtenus lors des 20 derniers matches) peut nous servir. On devra l’embarquer avec nous dès le 14 mars.»     

«On s’y sera plus préparé que notre adversaire, mais en aucun cas ça ne signifie que ce sera facile.»

Gregory Sciaroni, attaquant du HC Ajoie

A 33 ans, Gregory Sciaroni a lui aussi vécu ces séries de l’angoisse. C’était bien avant ses trois titres remportés avec Davos (deux fois) et Berne. Fraîchement débarqué dans l’élite, le jeune Tessinois avait découvert les play-out à Ambri. «Si on dit que les play-off sont le meilleur moment de la saison, on ne tient pas le même discours en play-out. On s’y sera plus préparé que notre adversaire, c’est vrai, et cela peut être une chance pour nous, mais en aucun cas ça ne signifie que ce sera facile. Cette série, c’est une bataille de tous les instants.»

Une bataille qui se jouera, plus que jamais, dans les têtes. «Il faudra être prêt physiquement à partir au combat mais c’est surtout l’aspect mental qui primera. Au bout, il y a toujours une victoire à décrocher mais l’état d’esprit est différent lorsqu’on joue dans le but de gagner quelque chose ou pour ne pas la perdre. Oui, il faudra être fort dans la tête», admet l’attaquant tessinois (2 buts et 5 assists en 35 matches).    

Tendance pas défavorable

Reste que la tendance du moment ne parait pas défavorable aux Ajoulots (3 succès en 4 matches cette saison face aux Tigres). Cependant, et contrairement à leur contradicteur de l’Emmental, ils ne sont pas coutumiers de cette conclusion. Hormis en 2005, c’était alors en LNB, le club n’a jamais terminé un concours en devant sauver sa peau. A l’Ilfis, c’en est presque devenu la tradition du début de printemps. Les SCL Tigers y sont passés 16 fois depuis 1998. Dans un vestiaire jurassien où l’immense majorité de ses occupants ne sait rien des play-out, la conscience de Ciaccio et Sciaroni pourrait alors servir. 

Tous deux, en s’engageant avec la plus modeste structure de la ligue, savaient d’ailleurs que la probabilité d’en être était grande. «L’indécision qui règne plus haut dans la hiérarchie amène une intensité en cette fin de saison qui nous permet de nous mettre dans les meilleures dispositions», ajoute Sciaroni, avant de conclure: «Il nous reste deux matches pour prendre confiance et régler les détails.»

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