Attentat de BruxellesL’auteur avait demandé l’asile dans quatre pays européens
Jeudi, le gouvernement belge a donné plus d’informations sur l’homme qui a abattu deux Suédois à Bruxelles, lundi soir.
Le Tunisien radicalisé et en séjour irrégulier qui a tué deux Suédois, lundi soir à Bruxelles, avant d’être abattu le lendemain matin, avait déposé des demandes d’asile dans quatre pays européens depuis 2011, a annoncé jeudi le gouvernement belge.
Il s’agit de la Norvège, de la Suède, de l’Italie, puis de la Belgique où il avait demandé l’asile fin 2019, expliquant alors aux services de l’immigration être arrivé dans ce pays quatre ans plus tôt, en décembre 2015, puis s’être marié à une Belge.
Auparavant, cet homme, connu des autorités belges comme étant Abdesalem L., avait réclamé l’asile «en Norvège le 23 juin 2011, en Suède le 28 septembre 2012 et en Italie le 24 avril 2014», selon des documents du Parlement belge disponibles jeudi. Cette attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.
Débouté quatre fois
Au lendemain de son audition devant une commission spéciale du Parlement, la secrétaire d’Etat belge à l’Asile et la Migration Nicole de Moor a de nouveau évoqué jeudi les multiples étapes du parcours d’Abdesalem L. pour en appeler à une meilleure collaboration entre Etats européens.
«Le terroriste avait demandé l’asile dans quatre différents pays européens et, à chaque fois, il s’est vu débouté parce qu’il n’était pas éligible à la protection», a déclaré Nicole de Moor à l’occasion d’une réunion à Luxembourg avec ses homologues de l’UE. «On a besoin d’une approche européenne plus forte pour arriver à une politique de retours plus forte», a-t-elle ajouté, regrettant le manque de collaboration de certains pays d’origine.
Selon des éléments communiqués mardi en Suède, Abdesalem L. avait purgé une peine de prison dans ce pays dans les années 2012-2014. A la fin de sa détention, il aurait été remis à la Norvège, où sa première demande d’asile avait été enregistrée. Avant d’aller ensuite tenter sa chance en Italie, selon les dates communiquées en Belgique. Son «profil radicalisé» a été signalé «par un service de police étranger» en juillet 2016, a expliqué le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, sans plus de précisions.
Manque de suivi
En Belgique, la demande de protection déposée par le Tunisien «avait été refusée pour des raisons techniques» à l’automne 2020, a dit Nicole de Moor devant les députés belges. L’intéressé n’était pas allé défendre son dossier devant les services de l’immigration à Bruxelles. Il avait ensuite fait l’objet d’un ordre de quitter le territoire (OQT) délivré le 4 mars 2021 qui n’a jamais été exécuté.
Selon Nicole de Moor, tant le rejet de la demande d’asile que l’OQT -notifié par lettre recommandée- n’ont jamais été réceptionnés par Abdesalem L. à l’adresse figurant dans son dossier, dans la commune bruxelloise de Schaerbeek.
Après l’attentat, les autorités de la commune ont dénoncé un manque de suivi de la part de l’immigration et du gouvernement fédéral. Elles ont assuré n’avoir jamais été prévenues qu’une telle «personne dangereuse» vivait à Schaerbeek.
Le match ne sera pas rejoué
Le match de qualification à l’Euro 2024 de football entre la Belgique et la Suède, arrêté lundi soir à la mi-temps (1-1) en raison de l’attentat perpétré dans la capitale belge, ne sera pas rejoué, a annoncé jeudi l’UEFA. Le résultat 1-1 est «définitif» et «chaque équipe se voit attribuer un point» au classement du groupe F, a précisé l’instance européenne, comme souhaité par les deux fédérations.