Ukraine – Vitali Klitschko, l’ancien boxeur qui veut mettre Poutine k.-o.

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UkraineVitali Klitschko, l’ancien boxeur qui veut mettre Poutine k.-o.

Maire de Kiev depuis 2014, l’ex-champion du monde des poids lourds s’est mué en chef de la résistance ukrainienne face à l’envahisseur russe.

André Boschetti
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André Boschetti
Vitali Klitschko (à gauche) et son frère Wladimir Klitschko sont prêts à prendre les armes pour se battre contre l’envahisseur russe.

Vitali Klitschko (à gauche) et son frère Wladimir Klitschko sont prêts à prendre les armes pour se battre contre l’envahisseur russe.

AFP

Les combats, il connaît ça, Vitali Klitschko. L’Ukrainien (50 ans) a passé près de trente ans sur les rings de boxe. En donnant beaucoup plus de coups qu’il en a reçus. Champion du monde des poids lourds à plusieurs reprises dans les années 2000, le géant de 202 cm avait mis un terme définitif à sa carrière en 2013, après avoir remporté 45 de ses 47 combats professionnels, dont 41 par KO.

Au moment de raccrocher les gants, Vitali Klitschko sait déjà parfaitement de quoi son avenir sera fait. Depuis 2006, il s’implique avec force et conviction dans la politique de son pays avec un programme basé sur la lutte contre la corruption. Six ans plus tard, il obtient son premier mandat officiel en tant que député grâce à l’excellent score obtenu par l’Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme (UDAR), le parti dont il est la tête de liste.

En 2013, c’est avec la même détermination que celle qu’il montrait sur les rings qu’il s’impose comme l’un des leaders des manifestations pro-européennes. Sa crédibilité politique grandit si vite en Ukraine qu’il songe même à se présenter aux élections présidentielles, l’année suivante, avant de se désister au profit de Petro Porochenko, dont il est proche.

«C'est plus facile d'être champion du monde des poids lourds que maire. En politique, il n'y a pas de règles»

Vitali Klitschko

Quelques mois plus tard, Vitali Klitschko est élu maire de Kiev. Réélu à deux reprises depuis, dont la dernière en octobre 2020, il reste plus que jamais fidèle à ses convictions démocratiques en se positionnant comme l’un des principaux défenseurs du peuple ukrainien et de la démocratie. «C'est plus facile d'être champion du monde des poids lourds que maire, expliquait-il au Guardian en 2018. En politique, il n'y a pas de règles. On vous frappe dans le dos, sous la ceinture. C'est très dur. Et vous êtes responsable 24h/24, 7 jours sur 7. (…) Vous devez savoir exactement où aller. Il faut avoir la volonté et le courage d'y arriver.»

Le nouveau et plus grand combat de sa vie, Vitali Klitschko se dit prêt à le mener sans ses gants. «Je défendrai Kiev, les armes à la main, promettait-il avant l’invasion russe. Je m'entraîne tout le temps, je fais des formations en tant qu'ancien officier et chef de la défense territoriale. Je n'ai pas perdu mes acquis, je me perfectionne tout le temps. Je sais tirer avec presque toutes les armes. (...) Tout agresseur doit le savoir: ce ne sera pas une balade, cela va lui coûter cher, nous ne nous rendrons pas.»

Utiliser sa notoriété pour servir son pays

Une guerre qu’il mène avec son frère, Wladimir, lui aussi ancien boxeur et champion du monde qui s’est récemment engagé dans l’armée. Tous deux sont des figures de poids en Ukraine et ils usent de cette notoriété pour servir leur pays et sensibiliser à l’international, à l’image d’un récent post Instagram où ils déclarent: «Nous devons rester unis face à cette agression, contre l'agression russe. Ne laissez pas cela se produire et se poursuivre en Ukraine. Ne laissez pas cela se produire en Europe, à la fin, dans le monde entier. Unis, nous sommes forts. Soutenez l’Ukraine.»

Un dernier combat qui s’annonce toutefois très inégal pour les frères Klitschko et tous ces Ukrainiens prêts à donner leurs vies pour la liberté, face à l’énorme force de frappe russe de Vladimir Poutine. Un genre d’opposition que les deux boxeurs n’ont jamais connu sur les rings. 

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