FootballYakin: «Un entraîneur est content d’avoir Xhaka dans son groupe»
Avant le Suisse-Biélorussie de dimanche (18h), le sélectionneur a parlé de son capitaine, qui égalera le record de Heinz Hermann (118 sélections).
- par
- Daniel Visentini Saint-Gall
Forcément, avec à sa droite Granit Xhaka, 118 sélections au compteur ce dimanche, Murat Yakin a des souvenirs qui reviennent. Quand il était jeune joueur de Grasshopper, l’actuel entraîneur de l’équipe de Suisse a partagé la chambre d’un certain Heinz Hermann. «C’était incroyable pour moi, sourit Yakin. Il avait déjà ce record en poche, cela représentait beaucoup. Et ce dimanche, je verrai Granit Xhaka qui arrive lui aussi à 118. Je me réjouis de vivre cela avec lui.»
La colère de septembre semble oubliée. Xhaka avait tapé du poing sur la table, critiquant les entraînements de Yakin, pas assez intenses. L’ASF avait réagi, une discussion avait eu lieu entre les deux hommes, façon mise au point: cela faisait tache, un joueur, le capitaine qui plus est, qui s’attaque frontalement à son sélectionneur. Il a été dit que cela ne se reproduirait plus, que c’était maladroit ou alors sous le coup de l’émotion.
Depuis? Murat Yakin n’a de cesse de tresser des louanges à Granit Xhaka. La paix des braves ou, plus prosaïquement, un intérêt à vivre ensemble bien compris par l’entraîneur? A l’aube de sa 118e sélection de Xhaka, est resté simple: «118 sélections pour un pays dans lequel je suis né et où j’ai grandi, c’est une grande fierté», a-t-il souligné.
La pirouette de Yakin
Il sait déjà qu’il va porter la marque beaucoup plus loin. Jusqu’où? Il a 31 ans, il a déjà parlé de jouer au moins jusqu’au Mondial 2026 si possible. Et au-delà? «Aussi longtemps que j’aurai faim, que j’aurai l’envie de me lever pour m’entraîner, je continuerai, lance Xhaka. Les deux prochains tournois, oui, si possible, il faut déjà se qualifier pour l’Euro et ensuite il faut aussi, toujours, discuter avec l’entraîneur.»
L’œillade est franche. Yakin saisit la balle au bond. «Granit donne toujours le meilleur, veut toujours le meilleur, dit-il. À chaque entraînement, il donne tout. Je sais son degré d’exigence. Un entraîneur est content d’avoir Xhaka dans son groupe: il rend les choses plus faciles.»
Tiens: une appréciation des plus étonnantes après l’affaire d’État du mois dernier quand le capitaine avait jeté un pavé dans la mare de Yakin au soir du 2-2 au Kosovo. Si caresser Granit Xhaka dans le sens du poil est une chose, l’adouber comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football suisse semble en être une autre, toutefois. Il a été demandé à Murat Yakin de citer les trois meilleurs joueurs suisses de l’histoire, justement. Granit Xhaka était à côté de lui. L’occasion était simple de glisser au moins le nom de son capitaine. Mais le sélectionneur a botté en touche, sans citer Xhaka parmi les plus grands, sans citer le moindre nom d’ailleurs, s’en tirant par une pirouette glorifiant l’équipe plutôt que l’individu.
Dommage…