Hockey sur glace: Le cas de Noah Delémont est le sujet de discussion No1 au HC Bienne

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Hockey sur glaceLe cas de Noah Delémont est le sujet de discussion No1 au HC Bienne

Plusieurs exemples récents démontrent que les jeunes ne veulent pas perdre leur temps et n’hésitent pas à aller voir ailleurs. Noah Delémont, laissé de côté par le coach Petri Matikainen, risque-t-il aussi de claquer la porte du HC Bienne? 

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Il n’y a que peu de raisons de se réjouir cette saison pour Noah Delémont.

Il n’y a que peu de raisons de se réjouir cette saison pour Noah Delémont. 

Pascal Muller/freshfocus

Partira, partira pas? Jouera, jouera pas? Pour l’instant, le cas est réglé: Noah Delémont s’est blessé mercredi à l’entraînement et reste pour l’heure indisponible. Absent vendredi à Lugano, le Romand devrait aussi manquer le match à domicile contre Genève-Servette ce samedi (19h45 à la Tissot Arena). 

À Bienne, le cas du talentueux défenseur offensif ne laisse personne indifférent. Surtout pas dans la frange francophone de la population. C’est que l’Orvinois de 21 ans est l’un des trois seuls représentants romands au HC Bienne, avec le capitaine Gaëtan Haas et le Neuvevillois Jérémie Bärtschi. Ce dernier, après avoir commencé la saison en Swiss League à Martigny, s’est taillé une place inattendue de titulaire à une position inhabituelle pour cet ailier naturel, soit au centre.

De l’équipe nationale aux gradins

Noah Delémont, dans tout cela? Il ne joue plus, tout simplement. Quelques mois seulement après l’arrivée d’un nouveau coach, le Finlandais Petri Matikainen, quelques mois aussi après avoir effectué des débuts concluants avec l’équipe nationale, en fin de saison passée.

Tout d’abord parce qu’il n’entre plus (momentanément?) dans les plans du nouvel entraîneur. Ou parce que d’autres, meilleurs, plus constants ou plus fiables, ont tout simplement gagné une place dans l’alignement. Tout dépend du point de vue adopté. Reste qu’avec ou sans Delémont dans l’alignement, le HCB de Matikainen ne décolle pas de la 10e place, à trois unités seulement du 11e rang occupé par Langnau.

Dans la ville bilingue, le cas du défenseur romand anime (ou envenime) les discussions. Dans les journaux, à la radio, dans les bistrots, dans les gradins de la Tissot Arena: il est partout question des péripéties de Noah Delémont. 

Matikainen tente de s’expliquer 

Dans une interview diffusée cette semaine dans le podcast dédié au HCB, La Stammtisch, le coach Petri Matikainen a donné les raisons de la mise à l’écart du talentueux défenseur. Sans vraiment se montrer convaincant dans son argumentation. Il en ressort surtout que le coach finlandais semble davantage convaincu par d’autres défenseurs: Luca Christen, Yannick Burren et même Yannick Stampfli sont passés cette saison devant Delémont dans la hiérarchie des défenseurs. En d’autres termes, Matikainen préfère les besogneux aux talents créatifs.

Noah Delémont n’entre momentanément pas dans les plans du coach Petri Matikainen.

Noah Delémont n’entre momentanément pas dans les plans du coach Petri Matikainen.

Michela Locatelli/freshfocus

La dernière titularisation de l’Orvinois remonte d’ailleurs au 19 décembre, contre Rapperswil. Depuis, le défenseur qui a effectué ses premières piges en équipe nationale la saison dernière a été relégué en tribunes à cinq reprises consécutives. Avant de se blesser mercredi dernier à l’entraînement.

Delémont sur le départ?

Selon les bruits de couloir, le joueur, qui est sous contrat jusqu’en 2025 après avoir signé un nouveau contrat de deux ans l’an passé, serait peut-être sur le départ. Son agent aurait en tout cas déjà sondé d’autres clubs de National League. Le temps presse: la date butoir pour les transferts des joueurs suisses est fixée au 31 janvier. «Il a un contrat chez nous. Je pars du principe qu’il va rester», a expliqué le directeur sportif Martin Steinegger, sans grande conviction, dans le Journal du Jura.

Reste que le cas Delémont n’est pas sans rappeler plusieurs autres exemples récents qui concernent notamment plusieurs joueurs issus de clubs romands.

Des joueurs insatisfaits de leur condition et qui, comme les faits le démontrent quelques saisons plus tard, ont eu raison de claquer la porte pour tenter leur chance ailleurs. Leur «impatience» a été payante:

2018: Andrea Glauser (de Fribourg à Langnau) 

Le défenseur du Lausanne HC Andrea Glauser (au centre) est devenu un joueur international grâce à son passage à Langnau, où il s’est épanoui.

Le défenseur du Lausanne HC Andrea Glauser (au centre) est devenu un joueur international grâce à son passage à Langnau, où il s’est épanoui. 

freshfocus

Le Fribourgeois d’origine n’était pas sur la même longueur d’onde que son manager de l’époque à Fribourg, Christian Dubé (lequel n’était pas encore entraîneur des Dragons). Glauser a quitté Fribourg en 2018 en claquant la porte pour rejoindre Langnau, où il a gagné le statut de défenseur international avant de rejoindre par la suite le Lausanne HC en 2021. L’arrière de 27 ans devrait malgré tout tôt ou tard revenir à Fribourg. Peut-être lorsque son contrat au LHC expirera, en 2025.

2021: David Aebischer (de Fribourg à Rapperswil)

David Aebischer a quitté Fribourg-Gottéron après seulement une saison. Il s’est taillé une place à Rapperswil et s’est engagé pour cinq ans à Lugano à compter de la saison prochaine.

David Aebischer a quitté Fribourg-Gottéron après seulement une saison. Il s’est taillé une place à Rapperswil et s’est engagé pour cinq ans à Lugano à compter de la saison prochaine. 

Thomas Oswald/freshfocus

Son cas ressemble à celui de Glauser. Lui aussi formé à Fribourg, ce défenseur de 23 ans n’a pas trouvé grâce aux yeux de Christian Dubé (alors entraîneur et directeur sportif) après son retour du Canada dans les rangs juniors (deux saisons à Gatineau, au Québec). Il a quitté Gottéron après seulement une saison (31 matches en 2020-21) pour rejoindre Rapperswil. Après trois saisons réussies avec les Lakers, il vient de signer un contrat de cinq ans à Lugano, qu’il rejoindra la saison prochaine. 

2021: Nathan Vouardoux (du LHC à Rapperswil)

Le Valaisan Nathan Vouardoux avait été ignoré à Lausanne à sa sortie des juniors. Il a trouvé son bonheur à Rapperswil depuis 2021.

Le Valaisan Nathan Vouardoux avait été ignoré à Lausanne à sa sortie des juniors. Il a trouvé son bonheur à Rapperswil depuis 2021. 

Thomas Oswald/freshfocus

Le défenseur valaisan de 22 ans n’a eu droit qu’à un seul match avec l’équipe fanion du Lausanne HC en 2021 après avoir terminé sa formation dans le mouvement junior des Lions. L’ex-capitaine des juniors élites M20 du club vaudois, ignoré par la direction sportive du LHC de l’époque, a eu raison de rejoindre Rapperswil à compter de l’exercice 2021-2022. Là-bas, son coach Stefan Hedlund lui a offert les opportunités nécessaires pour briller en National League. Vouardoux a été élu meilleur espoir de National League après la saison 2021-2022.

2021: Valentin Nussbaumer (de Bienne à Davos)

Le numéro 66 du HC Davos est devenu un joueur important du «Rekordmeister». Pari gagné pour le Jurassien, qui avait quitté Bienne en claquant la porte.

Le numéro 66 du HC Davos est devenu un joueur important du «Rekordmeister». Pari gagné pour le Jurassien, qui avait quitté Bienne en claquant la porte. 

Patrick Straub/freshfocus

Le Delémontain de 23 ans a tout d’abord été formé au HC Ajoie, avant de rejoindre le mouvement junior du HC Bienne pour y parfaire ses gammes. Drafté par les Arizona Coyotes en 2019, il a passé deux saisons dans les rangs de la première équipe du HC Bienne (entre 2019 et 2021). Après une première campagne prometteuse sous les ordres d’Antti Törmänen, il s’est estimé mal utilisé par le coach intérimaire Lars Leuenberger la saison suivante. Le Jurassien a claqué la porte du HC Bienne à mi-parcours pour rejoindre Davos au mois de janvier 2021. Un pari gagnant: Nussbaumer est devenu un joueur important du club grison et un candidat pour l’équipe nationale. 

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