Japon - C’est le modéré Kishida qui remporte les élections

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JaponC’est le modéré Kishida qui remporte les élections

L’élection interne du Parti libéral-démocrate japonais, dont le vainqueur est assuré de devenir Premier ministre, était serrée cette année.

Les quatre candidats pour diriger le PLD avec de gauche à droite Taro Kono, Fumio Kishida, Sanae Takaichi et Seiko Noda, à Tokyo, le 18 septembre 2021.

Les quatre candidats pour diriger le PLD avec de gauche à droite Taro Kono, Fumio Kishida, Sanae Takaichi et Seiko Noda, à Tokyo, le 18 septembre 2021.

AFP

Le modéré Fumio Kishida a été élu mercredi, à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD, droite au pouvoir) au Japon à une large majorité devant son adversaire Taro Kono, et est assuré d’être désigné Premier ministre lors d’un vote au Parlement, le 4 octobre.

Fumio Kishida, ancien ministre des Affaires étrangères âgé de 64 ans, a obtenu 257 voix lors du second tour d’un scrutin interne au PLD, contre 170 voix pour Tara Kono, 58 ans, qui est l’une des figures politiques les plus connues de l’archipel.

Impopulaire

L’actuel Premier ministre Yoshihide Suga, impopulaire dans l’opinion après un an à la tête du pays, avait décidé de ne pas se présenter à ce scrutin du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), qui domine la vie politique japonaise depuis 1955.

Le candidat qui s’imposait ce mercredi, sera désigné Premier ministre, à l’issue d’un vote le 4 octobre, au Parlement, dominé par le PLD, et mènera son parti à la bataille des élections législatives devant avoir lieu d’ici novembre et pour laquelle il part favori. L’élection interne du PLD est cette fois exceptionnellement serrée, notamment car la plupart des puissantes factions du parti n’ont pas donné de consigne de vote à leurs membres.

Deux femmes en lice

Deux femmes figuraient parmi les quatre personnalités en lice au départ, fait inhabituel dans un pays qui n’a jamais eu de femme Premier ministre et qui compte peu de personnalités politiques féminines de premier plan. L’ultra-nationaliste Sanae Takaichi, 60 ans, a terminé troisième à l’issue du premier tour avec 188 voix, et l’ancienne ministre Seiko Noda, 61 ans et connue pour ses positions féministes, en dernière position avec 63 voix.

Si le premier tour accordait le même nombre de voix aux parlementaires du PLD et à la base du parti, les élus à la Diète nippone disposeront au second tour de 382 voix, contre seulement une voix pour chacune des antennes du PLD dans les 47 départements du Japon. Ce mode de scrutin favorise largement Fumio Kishida, qui a obtenu nettement plus de voix des parlementaires que Tara Kono au premier tour.

Kishida ou Kono: deux styles différents

Fumio Kishida, ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2017, a promis de renforcer les mesures de relance économique liées à la pandémie s’il est élu. Fumio Kishida a cherché à tirer parti du mécontentement de l’opinion publique à l’égard de la gestion de la crise sanitaire qui a fait chuter la cote de popularité du gouvernement Suga.

Il a mis en avant ses qualités d’écoute et a invité les Japonais à lui faire part de leurs demandes et de leurs idées. Tara Kono, ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, est plus populaire dans l’opinion publique, et considéré depuis des années comme un candidat probable au poste suprême.

Style direct

Actif sur les réseaux sociaux, il privilégie un style de communication direct en rupture avec l’approche prudente souvent privilégiée par les politiciens japonais. Mais il a également été critiqué pour sa tendance à bloquer les voix trop critiques via son compte Twitter (où il a plus de deux millions d’abonnés) et pour avoir intimidé des fonctionnaires, selon des tabloïds.

Récemment, il a occupé le poste de ministre de la Réforme administrative et s’est démené pour mettre au rebut les télécopieurs et les tampons («hanko») qui sont toujours au cœur de la bureaucratie japonaise. Il a promis d’accélérer la numérisation et de faire avancer les engagements du Japon en matière de changement climatique. Quel que soit le vainqueur, il devra faire face à une pléthore de défis, de la conduite d’une reprise économique post-pandémique aux menaces que représentent la Corée du Nord et la Chine.

Ni Fumio Kishida ni Tara Kono ne devraient modifier radicalement la politique étrangère, économique ou militaire du Japon, bien que les deux hommes aient des points de vue différents sur des questions de société. Tara Kono est favorable à l’autorisation pour les couples mariés de porter des noms de famille différents, ainsi qu’à la légalisation du mariage homosexuel. Fumio Kishida s’est montré plus prudent sur ces deux sujets.

«Je n’étais pas assez bon»

Le nouvel élu en provenance de Hiroshima (ouest du Japon), à la Chambre basse du Parlement depuis 1993 – comme son père et son grand-père avant lui – accède au pouvoir à sa deuxième tentative: il avait échoué il y a un an face à l’actuel dirigeant Yoshihide Suga, qui a renoncé à se représenter en raison de son impopularité.

«Je n’étais pas assez bon», a estimé récemment Fumio Kishida à propos de sa précédente campagne pour la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) en 2020. «C’est différent cette fois-ci. J’ai la ferme conviction que je suis le leader qu’il faut à présent», a-t-il ajouté, s’efforçant de gommer son image lisse et terne.

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